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Les parents de Julie Van Espen critiquent le système judiciaire dans une lettre ouverte

Julie Van Espen a été assassinée à Anvers en 2019. Dans une lettre ouverte, ses parents critiquent le Conseil supérieur de la Justice (CSJ).

Temps de lecture: 3 min

En 2019, Julie Van Espen est assassinée à Anvers par Steven Bakelmans. L’homme avait pourtant déjà été condamné deux fois pour viol. Les parents de Julie Van Espen ont demandé que la période pendant laquelle une plainte peut être déposée soit rallongée. Ils ont aussi plaidé pour que les chefs de corps dans les parquets et les tribunaux soient plus nombreux. Pourtant, le Conseil supérieur de la Justice ne s’est pas montré favorable à la proposition de prolongation.

Les parents de la jeune fille ont écrit une lettre ouverte dans laquelle ils critiquent le système judiciaire. « Le seul organe qui ne veut pas s’écarter du délai de six mois est à nouveau la CSJ. Pour nous, cependant, il y a un consensus suffisant pour le prolonger. »

Cette lettre fait suite notamment à deux réunions de la commission Justice organisées les 4 et 5 juillet derniers. « Au cours de ces deux jours d’audience, il a été dit à plusieurs reprises que le CSJ avait été créé à l’époque pour restaurer la confiance du public dans la justice après l’affaire Dutroux, malheureusement à aucun moment, nous n’avons vu cela. »

Une seconde lettre ouverte

En avril dernier, une première lettre de leur part avait déjà été rédigée dans laquelle ils demandaient une amélioration de la procédure disciplinaire. Ils ajoutent : « La responsabilité professionnelle est visiblement un sujet très difficile au sein du système judiciaire. » La fermeture d’une chambre de la cour d’appel d’Anvers avait mis en suspens le traitement de plusieurs gros dossiers, dont celui de Steve Bakelmans. L’homme était libre au moment des faits, malgré qu’il soit en attente d’une décision en appel dans une affaire de viol. Concernant cette absence d’arrestation immédiate, « personne n’a été tenu responsable », déclarent les parents de Julie Van Espen.

Dans leur lettre, ils ajoutent : « À part ça, nous avons surtout entendu ce que tout le monde ne peut pas faire. Par exemple, il a été réitéré (ce que nous savions déjà) que le CSJ n’a pas de compétence disciplinaire, mais peut déposer une plainte auprès de l’autorité disciplinaire compétente. Notre demande de voir le CSJ jouer un rôle plus actif dans le traitement des plaintes est apparemment une question délicate. »

Ils veulent que la Commission « prenne des initiatives sur des sujets qui ne font pas l’objet d’un consensus – par exemple, le maintien ou non du huis clos pour les affaires de mœurs – ou sur des sujets pour lesquels nous n’en sommes pas encore là – par exemple, un droit disciplinaire opérationnel. »

À lire aussi : Meurtre de Julie Van Espen : des questions après l’indignation

Réaction politique

La destinataire de cette lettre est la présidente de la commission Justice de la chambre, Kristien Van Vaerenbergh (N-VA). Cette dernière a réagi à la lettre des parents dans Het Laatste Nieuws  : « J’apprécie la contribution de la famille Van Espen. Les auditions ne signifient pas non plus la fin du parcours pour moi. (…) Les annonces politiques n’aident pas les victimes et il est temps que la commission de la justice, et donc aussi le gouvernement De Croo, se débarrasse des nœuds sur les points douloureux tels que notre loi disciplinaire pour les magistrats. Nous sommes en 2023. Cela doit et peut être mieux fait. Sans progrès, nous pouvons difficilement restaurer la confiance des citoyens dans la justice. »

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