Accueil Soirmag Sexo

Le plaisir pour prévenir le cancer de la prostate

La fréquence des relations sexuelles semble avoir un effet préventif sur le cancer de la prostate.

Temps de lecture: 3 min

Il est de ces crabes qui effraie tant il est fréquent. Le cancer de la prostate est le premier cancer masculin ; en Belgique, il touche chaque année quelque 8.200 nouveaux hommes dont environ ¾ ont plus de 65 ans. Et pour cause, l’âge est le facteur prédisposant le plus clairement identifié par les spécialistes. Plus vous vivez vieux, plus vous risquez de développer cette maladie. Mais l’âge n’est pas le seul élément mis en avant dans l’apparition de ce mal ; la génétique intervient également pour 5 à 10 %. Si votre père ou votre oncle ont eu ce cancer, vous courez un risque accru de le subir également. L’environnement est également suspecté d’être un facteur de risque et en particulier les expositions à l’arsenic, au cadmium et aux pesticides. Enfin l’alimentation pourrait également être en cause et notamment la viande rouge, la faible consommation de fruits et légumes et les aliments frits. Les hommes souffrant d’obésité et physiquement inactifs sont en effet plus touchés par ce cancer. Vivre sainement permettrait ainsi de prévenir ce cancer. Mais pas seulement…

Il semblerait que profiter des plaisirs amoureux soit un excellent moyen de prévention du cancer de la prostate. Les scientifiques se sont en effet demandés s’il y avait un lien entre la fréquence des relations sexuelles et ce cancer qui touche cette petite glande de 2 centimètres sur 4 située sous la vessie et devant le rectum. Il faut savoir que la prostate se contracte au moment de l’orgasme et produit le liquide qui ajouté aux spermatozoïdes et aux sécrétions des vésicules séminales donne le sperme. Y aurait – il dès lors un lien entre la contraction de la prostate, l’éjaculation et l’apparition ou non de ce cancer ?

En 1992, Jennifer Rider et ses collègues de l’Université de santé publique de Boston aux États-Unis ont constitué un groupe de 32.000 hommes, âgés de 59 ans en moyenne et ils les ont suivis pendant 18 ans après les avoir interrogés sur leur vie sexuelle. Ils leur ont demandé le nombre d’éjaculations qu’ils avaient eu en moyenne chaque mois, au cours de trois périodes : entre 20 et 29 ans, 40 et 49 ans et dans l’année qui a précédé leur incorporation à l’étude. Et sur base des réponses données et l’apparition ou non d’un cancer de la prostate durant les 18 années de suivi, – sur les 32.000 volontaires, 3. 839 hommes furent diagnostiqués pour un cancer de la prostate dont 384 mortels – les chercheurs mirent en évidence que plus les participants avaient eu des rapports sexuels, moins ils souffraient de ce cancer. Ainsi avoir au moins 21 éjaculations par mois réduirait de 19 % le risque de la maladie. En clair avoir 5 rapports par semaine, diminue le risque d’apparition du cancer de la prostate.

Inutile de dire que les résultats de cette étude présentés en mai 2015 lors du congrès de l’American Urological Association firent grand bruit, relayés par tous les médias. La jouissance devenait thérapeutique ! Mais comme le notait La Fondation pour le cancer de Belgique, il ne faut pas faire de conclusions hâtives : « il est toujours délicat d’établir l’existence d’un rapport de cause à effet sur base d’une étude épidémiologique. Ainsi, dans cette étude, les hommes qui éjaculaient plus fréquemment se disent aussi en majorité plus calmes, plus sûrs d’eux, plus optimistes et plus heureux que leurs homologues du même âge. Mais est-ce une conséquence d’éjaculations plus fréquentes ou, à l’inverse, sont-ils plus fréquemment amenés à éjaculer parce qu’ils se sentent mieux dans leur peau ? Gare aux conclusions hâtives… » Sans doute l’étude n’est-elle pas 100 % scientifique car elle se base sur des souvenirs rapportés par les volontaires mais elle fut cependant saluée par bien des spécialistes. Et comment ne pas se féliciter que le plaisir devienne un moyen de prévention !

Notre sélection vidéo

Aussi en Sexo

Voir plus d'articles

À la Une