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Salman Rushdie publie le récit de son agression au couteau

Ses mémoires seront publiées ce mardi. Dans ces pages, il reviendra sur cet épisode qui s’est déroulé en 2022.

Temps de lecture: 3 min

L’écrivain Salman Rushdie va livrer, dans des mémoires qui sortent mardi, son récit sur l’attaque qui a failli le tuer en 2022, dernier épisode d’une vie sous la menace depuis ses « Versets sataniques ».

Cette attaque au couteau, au cœur de l’été 2022 en pleine conférence littéraire au bord des Grands lacs américains, au nord de New York, «  a été un rappel assez dur et brutal » de la fatwa émise par l’Iran en 1989, avait déclaré le romancier en octobre dernier, lors de la foire internationale du livre de Francfort, en Allemagne.

Menée par un Américain d’origine libanaise et sympathisant de la République islamique, elle a coûté à l’écrivain américano-britannique la vue à un œil, qu’il cache désormais, en plus de blessures au cou et à l’abdomen.

«  Vous avez eu beaucoup de malchance, mais vous avez aussi eu beaucoup de chance », lui a dit l’un des chirurgiens qui lui a sauvé la vie, confie l’écrivain dans une interview à la célèbre émission américaine « 60 Minutes » (CBS), selon des extraits avant sa diffusion dimanche.

«  Je lui ai demandé ‘où est-ce que j’ai eu de la chance’, et il m’a répondu ‘et bien, là où vous avez eu de la chance, c’est que l’homme qui vous a attaqué ne savait pas du tout comment tuer quelqu’un avec un couteau’».

Pour le célèbre romancier d’origine indienne, qui vit à New York, « Le Couteau » a été un livre «  nécessaire », «  une manière d’assumer ce qui s’est passé et de répondre à la violence par l’art ».

Il paraîtra le 16 avril aux États-Unis et le 18 avril en France, aux éditions Gallimard.

« Impossible d’écrire autre chose »

À Francfort, Salman Rushdie avait déclaré qu’il lui semblait «  impossible d’écrire autre chose ». «  Il me semblerait absurde d’écrire autre chose tant que je n’aurais pas traité ce sujet ».

L’auteur de 76 ans a lu un extrait de son nouvel ouvrage pour la chaîne américaine CBS News. Il y décrit «  la dernière chose que mon œil droit verra à jamais » : un homme en habits noirs «  arrivant vite et bas », comme un «  missile accroupi ».

«  Maître conteur, Salman a gardé ce récit secret jusqu’à présent, nous laissant nous émerveiller à distance de son courage et de sa résilience », s’enthousiasme Suzanne Nossel, la présidente de l’organisation de défense de la liberté d’expression et de littérature PEN America, pour laquelle l’écrivain présentera son ouvrage lors d’une conversation en ligne, mardi à 20 heures (mercredi 0h00 GMT).

«  Mon exemplaire est en route et je prévois de le dévorer d’une traite, en tirant des leçons essentielles non seulement sur la survie et l’endurance, mais aussi sur l’inextinguible liberté d’écrire », ajoute la présidente de PEN à l’AFP.

Depuis ses « Versets sataniques » et la fatwa de la République islamique d’Iran, il est devenu un symbole de la liberté d’expression, alors qu’il se veut avant tout écrivain.

Adulé par les élites en Occident, il continue d’être détesté par une partie des extrémistes dans le monde musulman, sur fond d’instrumentalisation politique notamment en Iran ou au Pakistan.

La fatwa n’a jamais été levée et, avant son agression, beaucoup des traducteurs de son livre ont été attaqués, voire tué comme le Japonais Hitoshi Igarashi, victime de plusieurs coups de poignard en 1991.

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