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Ira de Fürstenberg, la princesse criblée de dettes !

Les tribulations d’une reine de la jet-set, princesse doublement titrée, et qui fut, un temps, incapable de payer ses dépenses.

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Ses amis ont eu du mal à le croire lorsque l’affaire a fait les délices des pages judiciaires. Comment Virginia von Fürstenberg, femme du monde, actrice et grande collectionneuse d’art, a-t-elle pu se « commettre » dans pareille infamie ? Depuis une vingtaine d’années, Ira comme elle se fait appeler, vit grand train dans les salons cossus drapés de velours rouge du Royal Monceau. Elle y croise les vedettes du moment, assiste aux salons littéraires et aux conférences, et reçoit à grands frais les acheteurs potentiels d’art en tout genre. Elle y croise les écrivains, parmi lesquels Paul-Loup Sulitzer, qui vit en face, ou encore Michel Polnareff, autre « locataire à long terme » du palace de l’avenue Hoche. Pour la princesse de Fürstenberg, c’est facile : depuis une vingtaine d’années, elle dispose d’une suite, dans un appartement mitoyen de l’hôtel et s’assure les services de chambre et de restauration. Avantage : on peut y laisser une ardoise. Inconvénient : à un moment, il faut la régler. Après de multiples rappels, la direction du Monceau finit par mettre en demeure la princesse, pour non-paiement d’une addition de… 122.897 euros !

Une caverne d’Ali Baba

L’affaire s’est retrouvée devant le tribunal correctionnel de Paris. Son avocat a expliqué que sa cliente ne pourrait honorer ses dettes, sans entrer dans les détails. Ira serait-elle sans le sou ? On pourrait le penser. Le Royal Monceau a demandé une saisie de ses biens. C’est ainsi qu’un matin de 2004, un huissier est venu frapper à la porte d’un autre de ses appartements parisiens pour faire l’inventaire des biens à saisir. Un véritable arsenal du grand luxe : dix sacs Chanel, 70 paires de chaussures, des valises Vuitton (fausses !) et des robes du soir Hermès et Armani entre autres. Un lustre, deux tables de nuit et un semainier ont été listés et évalués à 11.000 euros. Le hic, c’est que trois semaines plus tard, quand l’huissier a ouvert les scellés pour les déménageurs, ces meubles avaient disparu. Poursuivie pour « détournement de biens saisis », la princesse a produit les témoignages de sa femme de ménage. Sans succès. Le conseil du palace a demandé la condamnation de la princesse : 11.000 euros de dommages et intérêts et la publication du jugement dans des journaux people. La vie d’Ira de Fürstenberg est faite de rebondissements, tantôt tristes, tantôt joyeux. Fille d’un prince autrichien et d’une parente de Gianni Agnelli, le fondateur de la Fiat, elle a 15 ans lorsqu’elle dit oui à un autre prince, Alfonso de Hohenlohe, fondateur de Marbella. En 1956, à 16 ans, elle a un premier enfant, Christoph, suivi de Hubertus, trois ans plus tard. Elle divorce très vite pour épouser un industriel brésilien, Francisco Pignatari. Quatre ans à peine d’amour. Ira est célèbre pour avoir un temps été la confidente puis la compagne du prince Rainier de Monaco, après le décès de Grace. Il aurait même été question de mariage. Ira fut directrice des relations publiques du couturier Valentino, et en parallèle a joué dans une dizaine de films. Grande blonde élancée, au port altier, elle a su faire tourner la tête de bien des cinéastes. Amatrice d’objets en cristal de roche et porphyre, elle s’est mise à en créer et à les vendre dans le monde entier auprès de ses amis de la jet-set. Son grand drame restera la mort à Bangkok de son fils Christoph, le 5 août 2006, des suites d’une septicémie. Il venait de passer une semaine en prison pour faux visa. Le juge thaïlandais n’a jamais accepté la proposition de caution de la princesse qui, aujourd’hui encore, cherche à élucider les circonstances pour le moins troubles de la mort de son fils. Une déchirure bien plus violente que tous les tracas d’argent qui ont pu émailler son existence.

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