Le fascisme, cent ans après
Le mot naquit dans l’Antiquité. Il fut revendiqué par la dictature de Mussolini, en 1919, et s’applique depuis à tous les totalitarismes.
L’Europe dansait le charleston. On avait gagné la guerre. C’était ce qu’on appelle les « Années folles ». Tout semblait facile. L’argent était fait pour être dépensé, si on en avait. Mais l’Italie n’en avait pas. Elle avait surtout des travailleurs sans travail, des paysans sans terre, des commerçants sans clients et des étudiants sans avenir. Toute une clientèle électorale, car les députés tenaient des discours invoquant les grands principes, mais le gouvernement échouait devant les problèmes que l’Italie avait tout d’abord cru résoudre en s’inscrivant dans le camp des vainqueurs.
Cela faisait beaucoup de mécontents. Un jeune instituteur inconnu prit leur tête. Il s’appelait Benito Mussolini. Il n’était pas grand, 1m67, ni beau, une figure carrée sur un cou de taureau, mais il défendait avec un charisme d’enfer des idées simplistes faites pour séduire les masses, qui furent bientôt des fascistes par centaines de milliers. Le 23 mars 1919, il fonda les « fascios de combat ».