Fabrice Du Welz en «Adoration»: «Un choix risqué de donner cette dimension sexuelle avec des héros si jeunes»
Le cinéaste belge clôt sa trilogie ardennaise en se moquant au passage des moralisateurs. Avec Benoît Poelvoorde bien sûr.
« Adoration » s’ouvre sur une citation de Boileau-Narcejac. Leur univers fait-il partie de vos références ?
Quand je préparais le film, l’un des coproducteurs m’a envoyé un court-métrage de Franju que je ne connaissais pas, « La première nuit », qui ouvre sur cette citation. C’est un film à hauteur d’enfants, avec un chassé-croisé dans le métro parisien d’après-guerre. J’en ai aimé la dimension onirique, la projection amoureuse. Et je me suis dit que cette citation seyait aussi bien à « Adoration ». Ce n’est pas une note d’intention, mais une invitation à retourner dans le monde de l’enfance, à voir le monde avec les yeux d’un enfant. Le film ne prétend qu’à ça : sonder le trouble amoureux d’un gamin simple et bon, qui tombe amoureux et dont la perception du monde s’en trouve alors altérée. On est loin de la mignonnerie avec laquelle certains adultes voient le monde de l’enfance. J’en explore plutôt ici l’âpreté…