Accueil Actu Soirmag

LinkUp, le projet solidaire qui récolte et livre des tablettes aux structures médicales belges pour rompre l’isolement des patients

Grâce aux tablettes, les patients isolés dans les maisons de retraite, les hôpitaux et les établissements psychiatriques peuvent maintenir le lien avec leurs proches en cette période compliquée de confinement.

Temps de lecture: 4 min

À cause du confinement instauré pour tenter de lutter contre la propagation du coronavirus en Belgique, nombreuses sont les personnes à être isolées et coupées des liens avec leurs familles depuis plusieurs semaines déjà. Et c’est particulièrement le cas dans les hôpitaux, les maisons de retraite et les établissements psychiatriques. Dans ces structures médicales ainsi que dans les unités Covid-19, les visites sont interdites. Mais la solitude et l’isolement peuvent être très difficiles à supporter. Pour remédier à cette absence de visite, les patients peuvent appeler régulièrement leurs proches, grâce à leur téléphone ou leur tablette, afin de garder le contact. Mais certains n’ont pas toujours accès à cette technologie, comme les personnes âgées par exemple. Et c’est là qu’intervient le projet solidaire LinkUp, porté par l’ASBL « La route des défis ». Après que l’un des membres ait fait ce constat dans son entourage, il a contacté ses collègues pour trouver une solution à cet isolement problématique. Très rapidement, le projet LinkUp s’est mis en place.

Mais en quoi consiste exactement l’initiative ? Réponse avec Maxime Van Caillie, l’un des administrateurs de l’ASBL. « Avec LinkUp, on récupère des tablettes chez les particuliers et les entreprises. Ce sont nos bénévoles qui vont les chercher à vélo et les amènent dans notre atelier situé à Watermael-Boitsfort. On les désinfecte, avant de les réinitialiser et de les programmer. Ensuite, on installe différentes applications de vidéoconférence et on crée des comptes utilisateurs. Quand tout est en place et que cela fonctionne, on désinfecte encore une fois les tablettes. Pour finir, celles-ci sont livrées dans les hôpitaux, maisons de repos et établissements psychiatriques avec lesquels nous sommes partenaires. Les donateurs reçoivent pour finir un SMS quand leurs tablettes ont été livrées. Nous fournissons également un soutien technique et/ou logistique au besoin », explique le jeune homme avec entrain.

LinkUp
LinkUp - Benjamin Rifon

Besoins identifiés

Avant de se lancer, des établissements de soins avaient été contactés, pour s’assurer que le projet était réalisable, particulièrement en ce qui concerne l’hygiène, et que la demande serait au rendez-vous. « Ce qui a été clairement le cas ! Les établissements étaient partants et nous avons identifié avec eux leurs besoins. Depuis que notre projet s’est fait connaître grâce à la presse, on a de plus en plus de demandes et on reçoit aussi de plus en plus de tablettes. Tout se passe extrêmement bien et nous avons de supers retours, c’est génial ! Nous ne nous attendions pas à une telle évolution et nous sommes heureux de l’ampleur du projet  », ajoute Maxime, ravi. « Avec LinkUp, nous voulons aider au maximum les soignants dans leur mission, en leur proposant une solution ‘clef en main’, pour qu’ils ne perdent pas de temps. Nous tenons aussi à ce que les tablettes soient faciles à utiliser, car nous ne sommes pas tous égaux face à la technologie, tant au niveau de l’accès que de la faculté d’utilisation. Le contact avec les proches est essentiel pour les personnes isolées et/ou atteintes du Covid-19. La santé mentale est clairement liée à la santé physique, alors nous faisons ce que nous pouvons pour améliorer la première, en maintenant le contact patient/famille ».

LinkUp en est actuellement à sa deuxième semaine de livraisons et les chiffres sont encourageants. Une centaine de tablettes ont déjà été distribuées dans une dizaine de structures de soin différentes et deux cents ont été préparées. De nouvelles livraisons sont également en cours. Les trois premiers établissements à avoir été aidés sont l’hôpital Érasme, l’Institut Jules Bordet et le Centre hospitalier Titeca, à Bruxelles. « Comme nous sommes situés à Bruxelles, nous livrons principalement dans cette ville mais vu l’ampleur du projet, nous tentons de répondre à toutes les demandes. D’ailleurs, nous essayons de nous implémenter dans d’autres villes. Nous avons déjà pris les premiers contacts à Namur et Liège  », indique Maxime. Le projet fonctionnant à merveille et venant en aide à des centaines de personnes, les membres de l’ASBL pensent déjà à l’après confinement. « On s’est en effet demandé si on ne continuerait pas LinkUp après le déconfinement. On n’est pas encore certain, car nous avons aussi des boulots à côté, mais c’est une idée qui séduit en tout cas l’ensemble de l’équipe », conclut le jeune homme.

Si comme le Soir mag vous souhaitez faire don de tablettes au projet LinkUp ou soutenir l’initiative, rendez-vous sur le site www.operationlinkup.be.

LinkUp
LinkUp - Benjamin Rifon

Notre sélection vidéo

Aussi en Société

Voir plus d'articles

À la Une