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Des verres d’alcool ou payer un resto: le nouveau défi qui anime Facebook et dont il faut se méfier

Depuis plusieurs jours, un challenge cartonne sur les réseaux sociaux. Il consiste à s’enfiler quatre verres d’alcool et à nominer quatre amis qui doivent faire de même. Une chaîne interminable qui cartonne sur Facebook et qui n’est pas sans danger.

Temps de lecture: 3 min

Affonner quatre verres d’alcool ou payer un restaurant à la sortie du confinement à la personne qui vous a nominé : voilà, en résume, le défi qui occupe les Belges sur Facebook depuis plusieurs jours. Une version moins conviviale que les apéros 2.0 – aussi appelés coronapéros – qui s’étaient répandus au début du confinement lié au coronavirus. Ici, pas question de discuter avec ses amis autour d’un bon verre et face à un écran. La personne nominée qui relève le challenge alcoolisé doit se filmer en train de siffler les shots et désigner un ami par verre, étant attendu que celui-ci relève à nouveau le challenge.

>Alcool et confinement, le cocktail dont il faut se méfier

Et ce défi peut prendre de l’ampleur. Un internaute peut être nominé par plusieurs personnes à la fois. Il est dès lors de bon ton pour celui-ci d’enfiler quatre verres par nomination. Vous l’aurez compris : l’accumulation des shots peut dès lors rapidement passer de 4 verres à 8 voire 12 ou plus. La DH a contacté plusieurs « experts » qui estiment que le challenge qui rend fou Facebook « prend des proportions inquiétantes ».

« Certains ont nominé jusqu’à 8 personnes »

Il faut dire que les challenges pullulent sur les réseaux sociaux pendant le confinement. Si certains sont mignons – publier des photos de soi jeune, se verser un seau d’eau sur la tête –, ce défi alcoolisé peut comporter des risques. D’autant que les supermarchés constatent une nette augmentation des achats de vin, de bière et autres. Confinement et alcool ne feraient ainsi pas bon ménage et ce n’est pas ce défi qui va aider les internautes à réguler leur consommation d’alcool.

Inutile non plus de jouer la carte, à 100 %, du rabat-joie. De nombreux internautes ont besoin de se détendre et de se changer les idées et ce challenge peut aussi être un moyen de garder un contact, certes 2.0, avec ses amis et de boire un petit coup, ce qui n’est pas non plus totalement proscrit, loin de là. Néanmoins, pour Martin De Duve, responsable d’Univers Santé interviewé par nos confrères, « cela incite à la consommation excessive d’alcool. On en a vu certains qui ont nominé jusqu’à 8 personnes. Certes, dans cette période difficile, cela permet de garder le lien social. Mais cela prend quand même des proportions inquiétantes ».

Un défi vieux de 6 ans

Si le défi n’est pas rempli endéans les 24 heures, la personne qui a refusé le challenge se voit dans « l’obligation » de payer un restaurant à l’ami qui l’a nominé. Ce challenge n’est pas neuf. Il date même de 2014 où il prenait le nom de « neknomination », présenté alors par L’Express comme une « variante 2.0. du binge drinking ». Un quotidien irlandais avait indiqué à l’époque que deux jeunes étaient morts des suites de ce challenge devenu viral à travers l’Australie, la Nouvelle-Zélande et plusieurs pays européens.

« Le danger, c’est aussi d’être ivre et de tomber dans un coma éthylique alors qu’on est isolé. Lorsqu’il y a une présence physique, on espère qu’il y a un certain contrôle social qui s’instaure. Cela ne peut pas être le cas à distance », pointe le spécialiste belge pour nos confrères. Nul doute que ce challenge va encore un petit peu perdurer sur la toile – avant de s’estomper quand de nombreux internautes auront été nominés ? D’ici là, un seul mot d’ordre : se mettre des limites et éviter la surenchère. Et puis, ce défi se refuse aisément. Quitte à se retrouver avec votre ami autour d’un bon restaurant après le confinement.

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