Accueil Actu Soirmag

Hugo Clément relaie des accusations d’employés sur le Puy du Fou, avec des animaux battus ou tués violemment (vidéo)

L’équipe du journaliste a recueilli plusieurs témoignages concordants, ce qui va des chats déchiquetés par la fauconnerie aux animaux dressés par la violence ou tués sans euthanasie. La direction du parc se défend.

Temps de lecture: 4 min

Le Puy du Fou s’enorgueillit d’être le « meilleur parc du monde ». Ses spectacles historiques et animaliers émerveillent chaque année les nombreux visiteurs qui s’y pressent. Mais est-ce que tout cela cache en réalité une vérité bien sombre ? C’est ce que semblent dire plusieurs anciens employés du parc, interviewés par l’équipe du journaliste Hugo Clément. Hier, ce dernier a ainsi relayé leurs témoignages glaçants sur ce qui se passerait en coulisses. En parallèle, la direction du Puy du Fou a tenu à répondre à ces différentes accusations, parfois en niant, parfois en confirmant.

Un dressage brutal et sans piété ?

Ce sont en tout près de neuf faits qui ont été relevés par Hugo Clément. La première concerne les autruches, abattues après une saison de spectacle. Ici, le président du Puy du Fou, Nicolas de Villiers, ne nie pas la pratique mais assure que cela n’a duré que quatre ans, jusqu’en 2012, et que depuis les autruches pourraient avoir « une carrière artistique plus longue » sans plus de précisions.

Ensuite, il y a les animaux battus. Les dromadaires ont ainsi été forcés de s’agenouiller pour mettre le costume d’apparat, même s’ils avaient de l’arthrose. La direction se défend en assurant qu’avant, un tranquillisant était utilisé lors de ces opérations et qu’une nouvelle méthode serait utilisée depuis 2012, ce qui nie un ancien employé qui aurait vu ce tranquillisant (le Vetranquil) utilisé au moins en 2017. Autre animaux battus : les tigres, forcés de passer par une petite trappe et poussés à l’aide de tirs de pistolets à air comprimé et de billes plastiques dans l'arrière-train et les flancs, et ce encore très récemment. Nicolas de Villiers se contente de dire que la trappe existe, mais pas la pratique. Les chevaux seraient quant à eux parfois battus en coulisses, à l’écart et de multiples façons, par des dresseurs violents. Le président du parc plaide ici des « erreurs de casting » et estime que cela n’existe plus depuis 2014. Selon l’accusation, cela aurait encore été attesté en 2016-2017. Enfin, il y a les bœufs Highland, qui seraient dressés avec un bâton électrique et des grands bouts de bois avec des clous, jusqu’à ce qu’ils saignent à l’arrière-train ou au nez. La direction dit de son côté n’utiliser que de « simples bâtons » qui relèveraient d’une « tradition ancestrale » mais « jamais un bœuf n’est frappé ».

Des accusations de mises à mort qui posent question

Ensuite, il y a les morts d’animaux. En 2017, un daim se serait échappé d’un enclos. Au lieu de le rattraper, alors qu’il était à 2-3 mètres, il aurait été tué de trois balles dans la tête et mangé lors d’un barbecue. Les employés parlent ensuite longuement des chats, considérés comme « nuisibles » dans le parc car nombreux. Parfois, ceux-ci se font piégés par les pièges à ragondins (ces derniers animaux étant au passage noyés). Les chats ainsi attrapés auraient été pendant des années pris en charge par la fauconnerie pour que les rapaces s’entrainent sur eux, en les poursuivant et en les déchiquetant, même s’ils avaient des colliers. Le président du Puy du Fou dit ne pas savoir si des chats ont été capturés mais « ne crois pas » que cette pratique de fauconnerie puisse avoir existé.

Et pour terminer, il y a les animaux qui auraient dû être euthanasiés. C’est notamment le cas d’un mouton avec un ver au cerveau et d’un agneau. Dans les deux cas, l’euthanasie aurait été refusée car trop chère. Le mouton aurait donc été étranglé, ce que Nicolas de Villiers a dit qu’il vérifierait, et l’agneau mis au congélateur.

L’équipe d’Hugo Clément a voulu contacter une dernière fois la direction du Puy du Fou au sujet de l’agneau mais désormais, c’est le silence. Dans une lettre, le parc dit avoir « pris la décision de ne plus donner suite aux demandes », refusant de participer « à une entreprise qui ne vise qu'à jeter l'opprobre sur tout notre travail ».

Notre sélection vidéo

Sur le même sujet

Aussi en Société

Voir plus d'articles

À la Une