Témoignage: Karen Northshield, la survie puis la vie
Cinq ans après les faits, cette rescapée des attentats de Bruxelles se reconstruit pas à pas. Ce combat fait d’une cinquantaine d’opérations et de 42 mois d’hôpital, la Belgo-Américaine le raconte dans un livre bouleversant.


Karen Northshield aime arriver bien à temps à l’aéroport. C’est dans son caractère d’anticiper. Ce matin-là, elle s’impose trois heures d’avance. Son avion pour les États-Unis décolle aux alentours de 11 heures. Sous le soleil de Floride, elle doit retrouver sa grand-mère. La coach sportive de 30 ans s’en fait une joie. Elle est au niveau du guichet d’enregistrement quand sa vie bascule le 22 mars 2016. Dans le hall des départs de Zaventem, la première bombe des attentats de Bruxelles explose. Karen est trop proche pour en sortir indemne, trop loin pour mourir sur le coup. La puissance de la déflagration la projette dans les airs sur une dizaine de mètres. Son corps meurtri l’empêche de bouger pour s’extirper de cette scène de guerre.