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Philippe, Mathilde et Poséidon

Le couple royal a visité des sites archéologiques pour sa deuxième journée de visite d’État en Grèce, l’occasion de mettre en valeur le savoir-faire belge.

Temps de lecture: 4 min

Après une première journée essentiellement protocolaire, le deuxième jour de la visite d’état laissait une large place aux visites de terrain, en particulier sur des sites archéologiques. Ce n’est pas ce qui manque en Grèce. En matinée, le Roi et la Reine se sont rendus au Cap Sounion. Ils ont visité le temple de Poséidon. Ce temple dorique dédié au dieu grec de la mer a été érigé au Ve siècle avant notre ère, pendant l’âge d’or de Périclès.

Main dans la main sous le soleil.
Main dans la main sous le soleil. - Photonews

Situé sur la pointe du cap Sounion, sur la côte sud de l’Attique, il offre une perspective fantastique sur la mer Égée. L’édifice forme avec le Parthénon et le temple d’Aphaia (situé sur l’île d’Egine) le Triangle sacré de l’Antiquité. On pense que le temple de Poséidon a probablement été érigé par Iktinos, l’un des deux architectes qui ont construit le Parthénon. Sur place, le Roi et la Reine se sont prêtés de bonne grâce à l’exercice de la photo carte postale pour contenter les vingt journalistes belges et la dizaine de journalistes grecs qui suivent cette visite d’État.

Le couple royal à la mine

L’après-midi, ils ont découvert le site archéologique de Thorikos. Cet ancien village situé dans le sud-est de l’Attique, à près d’une heure de route d’Athènes constituait l’une des plus importantes et des plus riches communautés de la région d’Athènes dans l’Antiquité.

Pour faire une bonne photo, il faut parfois payer de sa personne...
Pour faire une bonne photo, il faut parfois payer de sa personne... - Photonews

... et être agile dans les escaliers!
... et être agile dans les escaliers! - Photonews

Thorikos dépendait politiquement de la métropole grecque qui exerçait aussi le contrôle de l’exploitation des mines d’argent du Laurion, la région entourant Thorikos. L’argent extrait servait à battre monnaie. On estime que sur une période de 400 ans, quelque 3,5 millions de tonnes d’argent ont été extraites de ces mines, soit 8750 kg par an ou l’équivalent de deux millions de drachmes. Les mineurs ont creusé dans la roche sur 5 km d’épaisseur un dédale de galeries sur plusieurs niveaux. Ce travail lourd a nécessité l’exploitation de 150.000 à 400.000 esclaves en Attique. C’est ce qu’a expliqué en substance le professeur gantois Roald Docter aux Souverains. Il dirige depuis 2010 les recherches archéologiques sur le site de Thorikos. Un projet démarré dans les années 60 par un autre Gantois, le Pr Herman Munssche, qui enseignait l’archéologie grecque à l’université gantoise. Bientôt les fouilles sur le site ont impliqué quatre universités belges, l’ULB, l’UCL et l’université de l’État de Liège rejoignant leur homologue gantoise. Au fil des décennies, l’entreprise est devenue internationale – avec 64 chercheurs et bien plus d’étudiants d’une trentaine d’universités de par le monde – et multidisciplinaire, nécessitant les compétences de géologues, de géomorphologistes, d’anthropologues, de topographes, d’épigraphistes, d’archéométallurgistes, de paléobotanistes, de spéléologues, d’hydrologistes, etc. Les chercheurs belges utilisent les techniques les plus modernes pour fouiller le site, notamment l’usage d’analyses ADN, de drones, mais aussi de scans permettant d’obtenir des modèles en trois dimensions des galeries de mine par exemple. Philippe et Mathilde ont découvert tout cela en visitant le site, notamment un ancien théâtre et jusqu’à l’une des entrées de mine.

La frise du Parthénon

Changement de tenue pour la réception du soir. Mais auparavant, visite privée du musée de l’Acropole.
Changement de tenue pour la réception du soir. Mais auparavant, visite privée du musée de l’Acropole. - Photonews

Le soir avait lieu la « réception en retour » en hommage à la présidente grecque, Ekateríni Sakellaropoúlou, qui a été invitée avec son conjoint dans la salle des frises du musée de l’Acropole, qu’elle connaît sans doute déjà très bien, mais pour y écouter un concert donné par un quatuor à cordes issu de l’orchestre national de Belgique, avant une réception sur la terrasse donnant sur le point de vue le plus somptueux de tout Athènes, l’Acropole. Auparavant, les Souverains avaient tenu à visiter en privé le musée même. Celui-ci contient de somptueux trésors de l’art antique, mais il lui manque le principal, pour lequel il a été destiné, la frise du Parthénon, qui pour l’heure est toujours possession du British Museum de Londres, mais que les autorités grecques espèrent bien récupérer un jour.

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