Robert Hébras, l’ultime rescapé d’Ouradour
À 97 ans, Robert Hébras est le seul survivant de cette funeste journée du 10 juin 1944 où 643 personnes sont sauvagement exécutées dans ce petit village. Le miraculé témoigne dans un livre bouleversant et glaçant.
La rumeur du débarquement de Normandie va bon train, la fin de la guerre semble proche. Les Alliés sont arrivés 4 jours plus tôt à près de 500 km d’Oradour. Alors, quand ce 10 juin 1944, la 2e division de la Waffen SS arrive dans les rues de ce petit village proche de Limoges, jusque-là relativement épargné par la guerre, les habitants se montrent peu méfiants. Certains pensent à un simple contrôle d’identité au moment où les Allemands les rassemblent au cœur du bourg dans un calme déchirant quand on sait ce qui les attend. 78 ans plus tard, les souvenirs de Robert Hébras sont intacts. Avec son doux accent légèrement chantant, le rescapé nous raconte ces instants de sérénité si contrastants avec la barbarie à venir : « Oradour est un village rural au milieu de la France profonde. Les habitants vivaient plus ou moins normalement, les combats étaient éloignés de chez nous. Le matin du drame, les mamans faisaient leurs courses, les enfants étaient à l’école, tout le monde travaillait comme d’habitude. Rien ne laissait présager ce qui est arrivé ensuite. »
