Jacques Legros: le «clash» avec Jean-Pierre Pernaut
Jacques Legros revient sur son accrochage avec Jean-Pierre Pernaut, dont il était le joker.
Vous adoptez un ton cash dans votre livre et vous évoquez sans détour un incident avec Jean-Pierre Pernaut !
C’est un devoir de vérité que je me devais de livrer. Personne n’est parfait, Jean-Pierre ne l’était pas, pas plus que moi. En 24 ans, c’est le seul accroc que nous ayons eu ! Dans la vie d’une rédaction, tout n’est pas lisse ! Des incidents peuvent survenir dans des moments d’extrême tension et le lendemain, on passe à autre chose. Cet accrochage a été le seul avec Jean-Pierre. C’était au moment du confinement quand il présentait une partie du journal de chez lui. À cette période, tout le monde était épuisé par le confinement et cette vie qui n’en était plus une. Il voulait prendre de plus en plus la main sur l’ensemble du journal. J’ai mis les choses au point en lui disant : « Jean-Pierre, tu es à l’antenne tous les jours de ton studio à la maison et je suis en plateau. Techniquement, c’est compliqué de faire un JT complet de ton domicile. » Ça fait partie des mouvements d’humeur qui se passent dans une rédaction et on n’en parle plus jamais après. Où est le sujet là-dedans ? Je ne vois pas pourquoi certains en font un crime de lèse-majesté…
Nathalie Marquay, son épouse, a récemment exprimé une grande colère à ce propos. Vous en avez discuté avec elle ?
Quand on commente un livre que l’on n’a pas lu avec un présentateur radio qui ne l’a pas lu non plus, quelle mise au point peut-on faire ? Cela n’est pas la peine que je l’appelle pour lui dire de lire le livre, cela me paraît être une telle évidence. Il n’est pas nécessaire d’en dire plus…
Tout n’est pas lisse dans la vie d’une rédaction !
Vous terminez ce chapitre en rendant hommage à ce pilier du JT.
Jean-Pierre était le digne et le dernier représentant d’un journalisme incarné et personnalisé à l’extrême. C’était un monstre sacré et je suis toujours passé devant son bureau avec beaucoup de respect.
Vous êtes aujourd’hui le remplaçant de Marie-Sophie Lacarrau. Le 13 Heures reste pour vous une place majeure ?
C’est un immense honneur et un immense bonheur. Ce plateau a vu passer les plus grands de ce monde et je suis profondément heureux d’être à cette place tout en restant conscient que Dieu ne s’est jamais pris pour un présentateur TV ! (Rires.)
