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Disparition d’une figure du «Jardin Extraordinaire»

Edgar Kesteloot, conseiller scientifique de l’émission dès 1965, est décédé à presque 101 ans

Rédacteur en chef Temps de lecture: 3 min

Après Maryse Dastra en 2020, Arlette Vincent en 2021, voici la disparition de l’un des derniers piliers historiques de l’émission de la RTBF « Le Jardin Extraordinaire ». Edgar Kesteloot est décédé le 14 juin à Woluwe-Saint-Pierre, la commune où il résidait depuis plus de 70 ans. Il allait avoir 101 ans en août.

En 1965, dès le premier numéro d’une émission qui allait devenir mythique, Edgar Kesteloot était devenu une figure médiatique appréciée du public. Concepteur du « Jardin » avec Arlette Vincent, il en a été durant des dizaines d’années le conseiller scientifique, au commentaire de centaines de documentaires passionnants. Un rôle qu’il partagera avec Paul Galand (88 ans).

En parallèle à ses apparitions en télé, Edgar Kesteloot a mené une carrière scientifique de premier plan, avec un engagement dans les mouvements de protection de la nature. Il est ainsi le co-fondateur de l’asbl Réserves Naturelles et Ornithologiques de Belgique (RNOB). Chef de travaux honoraire à l’Institut royal des Sciences naturelles, premier directeur du WWF Belgique, président d’honneur de Birdlife Belgique, ancien délégué au Conseil de l’Europe pour les questions d’environnement, conseiller communal à Woluwe-Saint-Pierre, son c.-v. était impressionnant. En 2002, Albert II lui avait conféré le titre de baron.

En 2002, Edgar Kesteloot avait été anobli par Albert II.
En 2002, Edgar Kesteloot avait été anobli par Albert II. - BelgaImage

Il y a quelques années, « Soir mag » l’avait rencontré. Nous lui avions demandé de nous raconter la naissance du « Jardin Extraordinaire » en 1965. Voici son récit : « Je travaillais alors au service éducatif de ce qui s’appelait encore le Musée des Sciences naturelles. Néerlandophone d’origine, j’avais déjà fait mes premiers pas à la télévision flamande. L’idée d’une émission didactique sur les animaux à la télévision francophone a germé. Il y en avait déjà en Allemagne et en Grande-Bretagne. J’ai rencontré le directeur de la RTB, Robert Wangermée, qui n’était pas très favorable ! Je me souviens de ses paroles : « Mais Monsieur Kesteloot, vos petits oiseaux, ça n’intéressera personne ! » Il nous a tout de même autorisé à faire deux émissions, baptisées “Histoires naturelles”. C’était un grand bricolage mais cela a marché. Le “Jardin Extraordinaire” est né de cette première expérience. Dans un décor de mas provençal installé dans un studio de la place Flagey, Arlette Vincent présentait l’émission, j’assurais les commentaires scientifiques. Et Maryse présentait des animaux vivants sur le plateau ! Épique ! On ne savait jamais comment ces animaux allaient réagir. Il y a eu quelques incidents mémorables. Maryse a été mordue, des bêtes se sont échappées jusque sur le plateau voisin du Journal Télévisé ! Mais ce suspense a contribué au succès de l’émission. On a présenté des animaux vivants jusqu’en 1978. Ils venaient de marchands, de zoos. Impensable aujourd’hui ! »

Nous lui avions aussi demandé le secret de sa longévité : « Je n’en ai pas. Ou alors celui d’être un optimiste de nature ! Un optimiste est toujours gagnant dans la vie. Un pessimiste n’entreprend rien. »

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