La nouvelle série avec Hélène de Fougerolles: «J’ai du respect pour les policiers»

Dans cette nouvelle série de TF1, coproduite par la RTBF, Tomer Sisley se glisse dans la peau d’un médecin légiste, Raphaël Balthazar. Brûlant la vie par les deux bouts depuis la mort tragique de sa petite amie, il va être amené à faire équipe avec le commandant de police Hélène Bach, jouée par Hélène de Fougerolles. Entre l’indomptable Balthazar, « l’homme qui fait parler les morts », et la douce Hélène, le déclic ne sera pas évident. Le duo va mettre du temps à s’apprivoiser. Hélène de Fougerolles, présente au dernier Festival de fiction TV de La Rochelle, revient sur ce nouveau tandem de flics.

En quoi « Balthazar » diffère-t-elle des autres séries policières ?

Je ne connais pas forcément toutes les autres séries policières, mais ce qui est intéressant dans notre duo, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’un flic et d’un médecin légiste qui arrivent à résoudre des enquêtes, c’est avant tout un combat entre un chien et un chat qui se tournent autour mais qui ont deux façons d’être tout à fait différentes. Il y a de nombreuses sous-couches dans cette série. Il faut résoudre des enquêtes mais il y a aussi les histoires personnelles fort marquées des personnages. Ces intrigues parallèles sont capitales, notamment celle qui concerne la disparition de l’épouse de Balthazar.

La recherche du meurtrier de son épouse est un peu le fil rouge de la série…

Oui, il y a ce fil rouge mais je pense qu’il y en a d’autres. On va voir qu’avec mon mari, ça ne va pas fort, et que c’est aussi complexe avec mes adolescents. Il y a vraiment un potentiel important d’histoires secondaires.

Comment parleriez-vous de Hélène Bach, votre personnage ?

Elle est passionnée par son métier. Peut-être d’ailleurs un peu trop par rapport à sa vie de famille. Mais son mari est assez présent pour leurs enfants. Hélène ne les gère pas du tout, elle est complètement débordée par son rôle de mère de deux adolescents. Elle a beaucoup d’empathie pour ceux qu’elle rencontre, même pour les coupables. Et cela m’arrange parce que je suis comme ça dans la réalité et je crois que cela se ressent dans l’interprétation de mon personnage.

Il y a des scènes assez fortes, des corps sur des tables d’autopsie. Même si c’est un subtil travail de maquillage, comment avez-vous vécu le fait de travailler dans cette ambiance morbide ?

Nous rigolions parfois beaucoup au maquillage quand on voyait le résultat sur certains figurants ! Je n’avais jamais vu de salles d’autopsie de ma vie et j’espère ne jamais y être confrontée ! Le sang, les tripes et les boyaux, ce n’est pas forcément mon truc. Mais c’était très intéressant d’écouter Tomer parler des cas supposés. Il s’est beaucoup formé sur le côté pour paraître crédible. Nous avons également rencontré des médecins légistes sur le tournage et ils sont très loin de l’image que l’on peut s’en faire. J’ai par exemple rencontré une super jolie jeune fille qui a choisi ce métier par passion et qui m’expliquait sans une pointe d’émotion l’autopsie d’un corps plongé plus de deux mois dans l’eau. Des trucs atroces ! Il fallait avoir le cœur bien accroché, mais dans l’absolu, c’est fondamentalement intéressant de pouvoir se glisser dans un autre monde. C

ontrairement à ce que l’on peut voir dans les films, ce sont des passionnés hyper professionnels et pas des alcooliques déglingués ! C’est un métier très particulier. Ils ont un véritable détachement par rapport à la mort. C’est presque une matière pour eux. Il n’y a plus personne en face d’eux. Tomer a réellement assisté à une autopsie. Moi je me suis contentée de tourner les scènes ! Il y avait des caméras, des effets spéciaux, du maquillage. Je ne sais pas comment je réagirais si je devais assister à une autopsie réelle. La seule personne que j’ai vue morte, c’était ma grand-mère et je n’aurais peut-être pas dû. Mais c’était quelqu’un que je connaissais et que j’aimais, l’approche est peut-être différente quand c’est un inconnu. Je n’en sais rien !

Une des forces de la série, c’est le duo que vous formez avec Tomer Sisley. Comment s’est passée votre collaboration ?

Tomer était déjà choisi par la production. Lors de mon casting, je savais qu’ils recherchaient quelqu’un à son opposé. Quelqu’un qui n’était pas rentre-dedans et qui avait un mental d’acier. Là, je me trouve plus sensible et vulnérable. Nous sommes très différents. Il impose le respect, il a un vrai charisme. Il m’impressionne et mon personnage est d’ailleurs déstabilisé par Balthazar.

Dans la série, vous avez un look assez garçon manqué. Cela vous a plu de ne pas faire trop attention à votre apparence ?

Au fil des épisodes, je me féminise un peu ! Dans la vraie vie, je suis encore une fois assez comme mon personnage, j’aime mettre des pantalons et de gros pulls. (Rire.) Ce qui est assez bizarre, c’est de se voir vieillir à l’écran. Il y a quand même une sacrée différence entre ce que j’étais il y a 20 ans et maintenant. Je ne le remarque pas dans la vraie vie mais je m’en rends compte quand je me vois à l’écran. C’est assez spécial à gérer. Je comprends maintenant ces actrices qui ont recours aux injections !

Beaucoup d’acteurs qui jouent des policiers disent qu’il y a un plaisir presque enfantin de jouer aux flics et aux voleurs. Avez-vous eu le même sentiment ?

Oh oui, avoir un pistolet en main, adopter une démarche « de flic », passer des menottes, c’est dingue ! Et puis nous avons de vrais policiers qui viennent faire de la figuration, donc nous avons le temps de discuter avec eux. Mais c’est jubilatoire de jouer des scènes d’action ou de mener des interrogatoires. Je trouve que c’est un métier extraordinaire même si les policiers ont parfois une mauvaise image. C’est dommage. Personnellement, je me sens sécurisée par leur présence et j’admire le fait qu’ils se mettent à la disposition du bien. J’ai beaucoup de respect pour eux. Et j’espère que la série leur plaira !