Laurent Chalumeau: «Je laisse mes personnages et le lecteur se débrouiller entre eux»
Journaliste, écrivain, scénariste, parolier de Bruel et Sardou, il brosse dans son dernier roman le portrait d’un chômeur en fin de droit qui se venge de ceux qui l’ont flingué. Et les autres sorties livres de la semaine, critiquées par Soirmag.
Vous qui êtes un expert en matière de dialogues, vous reconnaissez avoir une dette envers Elmore Leonard, le maître du polar américain. En quoi vous a-t-il inspiré ?
À mes débuts, à force de rechercher à toute force ce que l’on n’appelait pas encore la « punchline », tous mes personnages parlaient un peu pareil. Avec le temps, j’ai appris à moduler et faire en sorte que chacun ait sa petite musique. L’influence d’Elmore Leonard fut en la matière décisive. Sa méthode consiste à disparaître en tant que narrateur afin de laisser les personnages et le lecteur se débrouiller tous seuls, entre eux, si l’on peut dire. Il s’efforce donc de faire le plus possible avancer l’intrigue et circuler l’information dans des répliques que les personnages échangent. Sa théorie, également, c’est que le lecteur saute les longues descriptions. Jamais les répliques d’un dialogue percutant.
