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Comment bien vivre sa sexualité quand on est un homme de 50 ans?

Au fil des ans, la sexualité masculine se modifie. Comment gérer ces changements et les dépasser ?

Temps de lecture: 6 min

Libido moins puissante. Besoin d’une stimulation plus grande pour être excité. Érection moins rapide et moins ferme. Période réfractaire entre deux rapports prolongée. Érection plus longue sans éjaculation. Durée de pénétration plus courte pour beaucoup d’hommes qui craignent de perdre leur excitation. Éjaculation moins puissante ; le jet adolescent s’est transformé souvent en simple émission. Orgasme moins fort ; les contractions génitales se font moins nombreuses et moins fortes. Baisse de la sensation de non-retour qui précède l’éjaculation…

Avec les ans, la sexualité masculine semble rimer avec diminution de la puissance virile, si ce n’est avec perdition. Et il n’y a là rien d’anormal car dès 40 ans, la production de testostérone commence à baisser : une diminution douce au départ qui s’accélère par la suite. À noter que d’après Jed Diamond qui consacra un ouvrage à la ménopause masculine devenu best-seller, cette testo varie chez tous les hommes, jeunes et moins jeunes, au cours de la journée – elle est plus haute le matin que le soir – et même durant l’année puisqu’elle est plus haute en novembre et plus basse en avril ! Mais retour à la sexualité des quinquas. Avec les ans, disions-nous, elle perd naturellement de son intensité. Et si les modifications font partie de l’évolution normale de la vie, elles peuvent entraîner déprimes et coups de blues chez certains hommes. Elles touchent et bousculent d’autant plus fort que la sexualité a été réduite à la puissance et au coït. Pourtant le sexe à 50 ou 60 ans peut rester épanouissant quand il est conçu comme une rencontre érotique et créative. Mais ce n’est pas cette dimension que nous abordons ici, ni les traitements d’hormonothérapie ou pilules agissant sur la dysfonction érectile, les fameux Viagra, Levitra et autres Cialis. Ces aspects sont intéressants mais nous nous attachons ici à quelques conseils simples, très pratico-pratiques, qui peuvent grandement atténuer les changements sexuels.

Faire du sport !On commence par faire du sport, marcher vite, courir, nager, pédaler, boxer, faire du tennis… et cela au moins 3 fois par semaine pendant minimum une demi-heure. Bien des études ont prouvé que la pratique régulière d’un sport stimule la production de testostérone, soutient la libido et augmente la fréquence orgasmique. Sans compter que le sport augmente l’oxygénation du corps et la circulation sanguine, muscle le corps, fait travailler le cœur, ce qui ne peut qu’aider à avoir des relations sexuelles plus épanouies.

Ne pas abuser d’alcool. On sait que l’alcool est mauvais pour le foie, brouille la réflexion, ralentit les réflexes et s’attaque au système nerveux mais on oublie souvent qu’il n’est guère conseillé pour la vie sexuelle. Si boire un ou deux verres désinhibe et peut aider à bien vivre une première nuit d’amour, trop d’alcool accélère la diminution naturelle de la testostérone. En fait l’alcool augmente le métabolisme de la testo, diminuant les hormones mâles et augmentant les hormones féminines. De même, il affecte le fonctionnement de l’hypophyse, glande qui secrète de nombreuses hormones parmi lesquelles la testostérone.

Ne pas fumer. La cigarette n’aide pas à avoir une bonne érection et la photo collée sur les paquets de cigarettes nous le rappelle qui montre une cigarette recourbée vers le bas tel un pénis impuissant. Les liens entre le tabac et les difficultés érectiles sont démontrés par de très nombreuses études. Le tabac comme la nicotine affectent l’irrigation sanguine et entraînent des troubles vasculaires dans le pénis (comme dans tout le corps d’ailleurs). Or une perte de 25 % d’afflux sanguin dans le pénis influence déjà la qualité de l’érection. Mais au-delà de ce problème perturbant l’intimité, les troubles érectiles dus à la cigarette ne doivent pas être pris à la légère ; ils sont même aujourd’hui considérés comme des maladies sentinelles qui peuvent annoncer de futurs problèmes cardio-vasculaires qui peuvent survenir quelques années plus tard, entre 3 et 5 ans.

Travailler les muscles du périnée !Ces muscles du plancher pelvien qui relient à l’avant l’os pubien au coccyx à l’arrière ont naturellement, avec les ans, tendance à se relâcher. Ils sont aussi affaiblis par l’obésité, la sédentarité, le stress, la cigarette et les problèmes de prostate. Or ces muscles jouent un rôle important dans la sexualité car au moment de la jouissance qui dure de quelques secondes à une minute, ils se contractent rapidement. S’ils sont bien toniques, les contractions seront plus fortes et les jouissances de meilleure qualité. Pour qu’ils conservent force et tonicité, il convient de les travailler par des exercices réguliers. Dans le Taoïsme, la maîtrise de ces muscles est connue depuis longtemps pour améliorer la santé et le plaisir sexuels, comme l’expliquent Mantak Chia et Douglas A. Arava dans l’ouvrage « L’homme multi-orgasmique. L’énergie sexuelle masculine » paru il y a plus de 20 ans en français chez l’éditeur Guy Trénadiel. Les deux auteurs recommandent d’ailleurs la méthode suivante pour assurer la tonicité du plancher pelvien :

1. Lorsque vous êtes sur le point d’uriner, mettez-vous sur la pointe des pieds, Si nécessaire vous pouvez vous appuyer sur un mur.

2. Inspirez profondément.

3. Expirez lentement et expulsez l’urine avec force en tirant votre périnée vers le haut et en serrant les dents.

4. Inspirez et contractez votre muscle pour arrêter le flux de l’urine.

5. Expirez et recommencez à uriner.

6. Répétez les étapes 4 et 5 de trois à six fois ou jusqu’à avoir fini d’uriner.

Les exercices doivent être faits plusieurs fois par jour. Mais ils ne produisent bien évidemment pas d’effets immédiats. Il faut attendre plusieurs semaines – entre 8 et 10 – d’exercices quotidiens pour que les effets positifs soient ressentis. Selon les deux auteurs, ces exercices sont aussi excellents pour la prostate qui est entourée par les muscles du périnée. Ils participent à la prévention de son durcissement ou gonflement.

En Occident, cette méthode taoïste a inspiré dans les années 40 le docteur américain Arnold Kegel qui les recommanda aux femmes venant d’accoucher pour leur éviter l’incontinence urinaire. Ces exercices valables également pour les hommes sont progressifs et les premières séances consistent à faire chaque jour – plusieurs fois par jour si possible – une série de 10 contractions du plancher pelvien. On s’assied en tailleur et on contracte les muscles du périnée durant 5 secondes et on les relâche pendant 10 secondes. On fait cela dix fois de suite, si possible 3 ou 4 fois par jour. Si c’est trop difficile, on diminue le timing, on commence par 3 secondes de contraction et 6 de relâchement et on augmente progressivement. Mais toujours on pense à bien contracter le périnée et non les fessiers ou les abdos. Au stade suivant, on contracte plus longtemps 10 secondes et on se détend dix secondes. Les autres stades des exercices de Kegel varient les positions : on est assis puis couché sur le dos avec les jambes repliées et la plante des pieds à plat, puis couché, les jambes repliées et le bassin relevé…

Masser la prostate. Et puis dernier conseil qui sans doute ne concernera que les hommes et les couples libérés de certains tabous : le massage prostatique. Masser régulièrement la prostate avec son propre doigt – la glande est située à 3,5 centimètres – ou celui de sa partenaire offre des érections et des orgasmes plus intenses. Il convient de masser le centre de la prostate là où il y a une petite dépression ainsi que de faire des mouvements de l’extérieur vers l’intérieur et du haut vers le bas. Outre les plaisirs procurés qui peuvent aller jusqu’à l’orgasme, ces caresses très intimes permettent de maintenir cette glande en bonne santé et d’avoir de belles érections et de fortes jouissances.

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