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Pourquoi les Belges font-ils l’amour ?

Une vaste étude menée par l’Université de Gand décrypte les motivations qui poussent les hommes et les femmes de notre pays à s’aimer.

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Pourquoi faites- vous l’amour ? C’est cette question aussi simple que délicate qu’une équipe de sexologues de l’Université de Gand a posée à pas moins de 4.655 Belges, des hommes (2.097) et des femmes (2.563) de différents âges (de 13 à 83 ans) et milieux sociaux. Et les réponses ne surprendront sans doute personne car la première raison pour laquelle les Belges ont aujourd’hui des rapports sexuels est le plaisir charnel! On est très loin des motivations reproductives auxquelles pendant des siècles les autorités religieuses ont réduit la sexualité !

Si la motivation est attendue, l’étude « Waarom seks » reste intéressante à bien des points de vue car elle analyse les différences de motivations entre les hommes et les femmes en fonction de leurs âges. Elle nous montre d’abord que les deux sexes, masculin et féminin, mentionnent le plus souvent les mêmes raisons pour faire l’amour : « c’est agréable », « ça fait du bien » font partie des raisons données par tous les participants. Les révolutions féministe et sexuelle sont passées par là, déboutant maints clichés liés à la sexualité féminine. Que n’a-t-on dit et redit que la femme était peu intéressée par le sexe, qu’elle ne pouvait dissocier sexe et sentiments ou encore qu’elle était plus attachée à l’intimité émotionnelle qu’offre un rapport qu’à la jouissance physique ?

Mais ne crions pas trop vite victoire (ou égalité) car l’étude universitaire montre que des différences existent entre les hommes et les femmes en fonction de leur âge. Plus les personnes sont âgées, plus les différences sont importantes. Dans le groupe des seniors ou des plus de 55 ans, les hommes avancent bien plus fréquemment que les femmes des raisons physiques à leur envie d’intimité. Ils font l’amour pour évacuer leur stress et parce qu’ils sont attirés par une femme. Les femmes au contraire évoquent des éléments liés à l’insécurité affective et en particulier d’estime de soi. Elles ont aussi un rapport sexuel pour rehausser l’image qu’elles ont d’elles-mêmes.

Dans la tranche d’âge en dessous des 22-55 ans, la différence entre les deux sexes subsiste également mais moins fortement que chez les seniors : évacuation du stress, plaisir et attirance physique reviennent plus chez les hommes. Tout comme chez les femmes, l’amour comme l’engagement, l’estime de soi et le devoir comme la pression de l’autre sont davantage cités que chez les hommes. Mais chez les moins de 18 ans, aucune différence n’émerge entre les sexes. Les ados invoquent tous les mêmes raisons pour faire l’amour. Les filles comme les garçons ont une relation pour le plaisir. Les choses bougeraient-elles ? Les jeunes se seraient-ils libérés des rôles sexuels dans lesquels on enferme les filles et les garçons ? Sans doute mais comme le font le remarquer les auteurs de l’étude, l’adolescence est aussi cette période de la vie où la plupart des jeunes sont célibataires et explorent les plaisirs charnels pour leur propre expérience. Ils ne sont pas encore engagés dans des relations de couple et les difficultés qui peuvent surgir à vivre le désir au quotidien.

Quoi qu’il en soit, « Waarom seks » met encore en évidence que la satisfaction sexuelle diminue avec les ans. Si les jeunes ados accordent un 8,4/10 à leur vie intime, les seniors eux ne lui donnent qu’un 6,2 /10… Et étonnement quand on leur demande d’évaluer l’importance de la sexualité, les jeunes octroient en moyenne un 6,7 sur 10 alors que les plus de 55 ans lui accordent un 8,2 /10… Plus le sexe pose problème, plus il devient important.

Waarom seks a été mené par des étudiants en sexologie Elia Wyverkens, Ellen Deschepper, Joke Corneillie, Lien Van der Bracht, Dina Van Regenmortel, Kim Van Cleempoel, Kim Noortje De Boose, Petra Prinssen sous la direction des professeurs Guy T’Sjoen , Ann Buysse et Marieke Dewitte.

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