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Dans une émouvante chronique sur France Inter, un médecin dénonce les comportements des hommes et exprime son soutien aux femmes (vidéo)

À travers différents exemples vécus, il a dénoncé les comportements déplacés des hommes.

Temps de lecture: 4 min

Baptiste Beaulieu est un médecin et romancier en colère, comme il l’a fait savoir au lendemain de la Journée internationale des droits de la femme. Dans sa chronique hebdomadaire intitulée « Alors voilà », diffusée sur France Inter, il a dénoncé ce lundi 9 mars, à l’aide de différents exemples et avec véhémence, les comportements des hommes.

« Ma vision des hommes a changé depuis mon installation en tant que médecin généraliste (…). Hier c’était la journée internationale des droits des femmes. Vous allez me dire que cette chronique part dans tous les sens, mais c’est le sens de ma colère alors suivons-la, et commençons par évoquer les femmes qui ont croisé ma route de soignant  », débute-t-il. Pour illustrer ses propos, le médecin énonce un premier exemple d’une situation vécue : « Madame G vient un jour et me dit ‘Bonjour, mon mari a mal au pénis lors des rapports sexuels et il m’a dit d’aller consulter car il pense que c’est de ma faute. D’après lui, j’ai un problème’. Le mari reste regarder la TV dans son sofa pendant que madame G patiente… 2h en salle d’attente. Devinez quoi : elle ne présente aucun symptôme alors que son mari urine littéralement, excusez-moi du détail, du pus  ».

Baptiste Beaulieu enchaîne ensuite avec un autre exemple marquant. « Il y a aussi cette patiente dont je me souviens, Madame R, qui pleure parce qu’elle n’arrive pas à concevoir de bébé avec son nouveau compagnon et que celui-ci… Attendez, tenez-vous bien… Il lui fait la gueule ! Mais que voilà une riche idée qui va bien améliorer leur situation et sécher les larmes de ma patiente. Le pire ? Elle a déjà eu deux enfants avec un autre mec. Vous comprenez ce que ça signifie non ? Parce que lui, manifestement, il n’avait pas compris que le problème était plutôt de son côté  », déclare-t-il, irrité. En faisant une pause dans les cas concrets, Baptiste Beaulieu clame sa colère en déclarant : « J’en ai marre des mecs, mais marre, marre, marre, si vous saviez comme j’en ai marre de nous… De nos petites lâchetés, de nos petites trahisons, de nos petits égos de coq toujours mal placés, de nos angles morts permanents et de nos orgueils démesurés  ».

« Les femmes ont raison d’être énervées »

Un autre exemple suit alors cette diatribe. « Et madame L ? Je vous ai parlé de madame L, qui vient pour une interruption volontaire de grossesse, et qui vient seule, et qui pleure toute seule. Elle aimerait bien ne pas être seule, mais l’enfant débilissime qui lui sert de compagnon a préféré jouer à la PlayStation en fumant des pétards plutôt que d’accompagner sa nana. Les femmes sont fertiles seulement trois jours par mois, les hommes sont fertiles à chaque rapport sexuel, 364 jours par an, mais ce ne sont jamais eux qui pleurent dans mon cabinet parce qu’ils doivent gérer l’annonce d’une grossesse non désirée. Ce ne sont jamais eux. Non. Je ne leur tends jamais ma petite boîte de mouchoirs. Jamais, jamais, jamais », ajoute-t-il. « Je n’en peux plus des problèmes d’égo de ces types-là. C’est un puits sans fond. Je le dis : les femmes ont raison d’être énervées, de descendre dans la rue, de hurler leur colère. Je me répète, je sais, mais j’en ai marre de nous, mais d’une force… ».

Le médecin finit sa chronique avec un dernier cas parlant : « Ah et monsieur P, je ne vous ai pas parlé de monsieur P. Il vient au cabinet un jour, il y a sept ou huit ans. J’étais jeune remplaçant, j’étais encore très naïf sur les choses de l’amour, et il me lance à la fin de la consultation : ‘Ma femme est en pleine ménopause. Elle est de mauvaise humeur. J’ai droit à rien, même pas à une petite caresse de dépannage de temps en temps.’ Une caresse de dépannage… Sérieusement, une caresse de dépannage ? Mais je vous jure ! Sa femme se débat littéralement avec les bouffées de chaleur, les sautes d’humeur, le moral en berne, le maelström hormonal, et lui en bon gros bébé pourri gâté, il boude parce qu’il n’a même pas ‘droit à ses caresses de dépannage’. J’ai honte de nous, sérieux. Le sexe n’est pas un dû. Le. Sexe. N’est. Pas. Un. Dû ».

« Être une femme hétérosexuelle, c’est quand même devoir choisir parmi un cageot rempli de fruits pourris celui qui vous pèsera le moins sur l’estomac. Alors oui je sais, on va me dire ‘pas tous les hommes’… Eh bien je m’en fous : tant qu’il en restera un de pourri, il en sera de la responsabilité des autres de l’écarter le temps qu’on lui inculque ce qu’il faut de respect et de dignité. Albert Camus disait : ‘un homme, ça s’empêche’. Eh bien, ça s’éduque aussi. Et ce n’est plus aux femmes de s’en charger. Elles ont assez donné. Elles ont assez payé », conclut le médecin en colère.

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