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Le présentateur de JT Darius Rochebin accusé d’agression sexuelle: la télévision suisse tremble

Le présentateur des JT suisses, récemment installé sur LCI, est visé par une enquête du quotidien « Le Temps » qui pointe met aussi en question la responsabilité de la télévision suisse.

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Il était jusqu’à maintenant la fierté de la Radio-Télévision suisse (RTS), une sorte de « François de Brigode des Alpes ». Mais depuis ce week-end, Darius Rochebin est au milieu de la tempête. Samedi, le quotidien suisse « Le Temps » a publié plusieurs témoignages qui accusent le présentateur vedette d’agression sexuelle. Une véritable bombe au bord du lac Léman. Arrivé en août sur la chaîne française LCI, cette dernière a immédiatement suspendu sa présence sur le plateau du 20 heures pour une semaine, en attendant les développements d’une affaire qui risque de concerner bien plus que la simple personne de Darius Rochebin. « Le Temps » n’hésite en effet pas à interroger le système entier de la RTS.

Des agissements répétés

Selon les éléments de l’enquête, Darius Rochebin serait coupable d’avoir tenu dans les coulisses de la RTS plusieurs propos salaces et aurait aussi eu un comportement déplacé, comme avec une femme dénommée Aurore, employée à la télévision suisse. « On a fait quelques pas ensemble dans un couloir vide en discutant du boulot. Subitement, il a pris mon visage dans ses mains et a essayé de m’embrasser. Je l’ai immédiatement repoussé. Il est parti de manière furtive, sans me regarder ni présenter d’excuses », raconte-elle. Une autre collègue, Clémence, raconte un fait similaire lors d’une fête de nouvel an : « Tout le monde s’embrassait et s’échangeait des vœux pour la nouvelle année. [Darius Rochebin] s’est approché de moi, je l’ai pris par l’épaule pour lui faire la bise, il a saisi ma main libre et l’a fermement posée sur ses parties génitales ».

Et ce n’est pas tout puisqu’il aurait créé plusieurs faux profils féminins sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, pour avoir des relations avec des étudiants et journalistes. Darius Rochebin, lui, « conteste absolument » toutes ces accusations, ajoutant qu’il n’a « jamais fait l’objet d’une plainte ».

Une « libération de la parole »

Mais depuis, la boîte de Pandore a été ouverte avec toute une série de témoignages. C’est le cas dans le « Journal du Jura » qui relaye les dires d’un ancien employé de la RTS selon lequel Darius Rochebin « joue sur la limite ». « Par exemple il m’invite à déjeuner, et commence soudainement à me poser des questions sur mon activité sexuelle, si j’ai fait des fellations. C’est lourd, mais peut-on dire que c’est du harcèlement  ? », dit-il. Le comportement de Darius Rochebin aurait donc été connu de nombreuses personnes, mais la RTS n’a pour ainsi dire rien fait. Elle ne l’aurait sermonné qu’à une reprise, lorsqu’elle a appris pour les faux comptes sur les réseaux sociaux. Après, l’affaire n’est pas sortie des murs de la télévision suisse.

Pour « Le Temps » mais aussi d’autres titres de la presse suisse, c’est le début d’un « Dariusgate » qui ne serait que la pointe émergée de l’iceberg, avec des témoignages contre d’autres membres de la RTS. « Darius Rochebin n’est de loin pas le seul. Nous avons des problèmes avec d’autres collègues masculins et nous ne nous sentons pas suffisamment soutenues », explique une autre employée à la « Tribune de Genève ». Selon le « Courrier », avec le départ de Darius Rochebin en France, « la parole s’est libérée ». Pendant ce temps, la direction de la RTS « conteste tout laxisme face à ces accusations de harcèlement sexuel et de dysfonctionnements internes ». Une pétition aurait été lancée ce week-end par des employés de la RTS afin d’avoir des réponses de la part de la direction.

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