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À 54 et 46 ans, deux soeurs en bonne santé optent pour le suicide assisté en Suisse: «Elles voulaient mourir ensemble»

Lila Ammouri, 54, était médecin en soins palliatifs. Sa soeur, Susan, 46 ans, était infirmière. Elles ont payé 11.000 dollars chacune la Clinique Pegasos, en Suisse, pour mourir. Elles ont été euthanasiées alors qu'elles étaient en bonne santé.

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La mort par euthanasie de deux Américaines en bonne santé pose question. Lila et Susan vivaient à Cave Creek, une banlieue huppée au nord de Phoenix, en Arizona. Le 3 février dernier, elles ont pris un vol pour la Suisse avec un seul objectif en tête: mourir. Elles avaient pris rendez-vous chez Pegasos, une clinique privée fondée en 2019 qui autorise l'euthanasie des personnes qui n'ont pas de maladie incurable ou qui ne sont pas en phase terminale.

Personne n'avait eu vent de leur plan. Leurs proches ont commencé à s'inquiéter lorsqu'elles n'ont pas repris le travail, le 13 février. Un groupe Facebook avait été créé pour les retrouver.

Leur frère, Cal Ammouri, ne comprend pas: «  Je suis dévasté et je n'ai pas la moindre idée des raisons qui les ont poussées à faire ça. Est-ce que les gens peuvent craquer comme ça? On peut se réveiller un jour et ne plus se dire que la vie est précieuse?  », s'interroge-t-il dans le New York Post.

Un projet mûri de longue date et reporté à cause du Covid

Le Daily Mail rapporte que les deux soeurs avaient déjà pris contact avec Exit International, une organisation qui milite pour la légalisation du suicide assisté. Elles avaient demandé, en octobre 2020, comment elles pouvaient mettre fin à leurs jours. Elles avaient prévu de s'envoler pour Bâle et de passer à l'action en août 2021 mais leur voyage avait été retardé à cause de la pandémie.

«  Les deux soeurs n'étaient pas heureuses et en bonne santé, elles étaient saines d'esprit, fatiguées de la vie et elles voulaient mourir ensemble. C'est leur droit mais la loi américaine ne permet pas cela  », a déclaré Philip Nitschke, directeur de Exit International. «  Tous les adultes rationnels doivent avoir accès à une mort paisible, au moment où ils le décident. C'est leur choix. Il s'agit d'un droit fondamental qui n'est pas déterminé par le degré de maladie ou de souffrance. »

«  Pegasos a été choisi parce qu'aucune des deux n'était malade en phase terminale. Pegasos était donc mieux à même de répondre à leurs besoins. Les deux soeurs ont fait l'objet d'un examen médical en Suisse et leur capacité mentale à prendre une telle décision a été évaluée par des professionnels indépendants.  »

Le directeur de Pegasos a expliqué que le rôle de la clinique était d'accompagner de façon respectueuse les gens dans leurs dernières volontés. Selon le peu d'informations connues sur la clinique, on sait que les patients peuvent choisir la musique qui accompagnera leurs derniers instants. Le moment venu, les patients reçoivent des instructions sur la manière de se donner la mort. Ils choisissent une boisson létale ou une perfusion par intraveineuse. S'ils optent pour cette deuxième option, c'est le médecin qui installe la perfusion mais le patient qui appuie sur le bouton permettant au contenu de la perfusion de s'écouler dans son corps. Une tierce personne doit être présente pour confirmer et identifier la personne après sa mort.

Elles avaient tout prévu

Lila Ammouri avait tout prévu: elle avait placé sa maison évaluée à un million de dollars dans un trust intrafamilial le 25 janvier dernier. Un arrangement qui permet aux membres de sa famille d'hériter de la maison.

Les deux soeurs sont décédées le 11 février.

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