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Mathilde: «Comme mon mari est devenu roi, je suis devenue reine!»

Visite d’État du couple royal belge en Grèce. Pendant les rencontres officielles du Souverain, la Reine a expliqué son métier à des jeunes.

Journaliste Temps de lecture: 5 min

L’avion était plein à craquer. Et pour cause (de Covid), cela faisait deux ans qu’on attendait une visite d’État. Le couple royal était donc très heureux d’emmener une grande délégation en Grèce, le berceau de la démocratie. Outre le Roi, la Reine et les dignitaires de la Cour, la vice-Première ministre Petra De Sutter, les cinq ministres-présidents des entités fédérées, des hommes d’affaires représentant d’importantes compagnies belges et une délégation académique étaient présents.

Echange de décorations avec la Présidente.
Echange de décorations avec la Présidente. - Photonews

Il s’agit seulement de la deuxième visite d’État belge en Grèce, le plus haut niveau de relation diplomatique et protocolaire. La première journée est d’ailleurs consacrée aux relations diplomatiques. Première étape chez la présidente, Katerina Sakellaropoulou. Au cours de l’audience a eu lieu un échange de décorations. Décoré de l’Ordre grec du Rédempteur, le Roi, lui-même, a décerné le grand cordon de l’Ordre de Léopold à la cheffe d’État. Le plus haut degré de cet ordre honorifique créé « en l’honneur de mon arrière-arrière grand-oncle, le roi Léopold Ier », a expliqué Philippe. Léopold qui, d’ailleurs, après avoir longtemps hésité, a refusé le trône de Grèce qui lui était présenté sur un plateau, a choisi celui de Belgique, les deux pays ayant pris leur indépendance la même année.

Léopold préférait de beaucoup la Constitution et le climat hellènes au carcan constitutionnel et à la drache belges, mais il n’a pas senti une adhésion à son projet chez les Grecs, qui plus est sur un territoire aux frontières incertaines. Comme quoi, il avait le nez fin, le sage Léopold, et son sixième successeur peut lui dire merci. Car le roi des Belges est toujours sur son trône, alors que Constantin II des Hellènes en a été débarqué en 1974. Et s’il a pu rentrer d’exil depuis 2013, le roi Constantin n’a pas été convié aux réjouissances gréco-belges, bien qu’il soit un lointain grand cousin de Philippe. Ils sont liés par notre reine Astrid, née princesse de Suède et fille d’une princesse de Danemark. Constantin est lui aussi prince de Danemark.

Philippe met en garde

Photo officielle avant le dîner d’État avec la présidente et son conjoint.
Photo officielle avant le dîner d’État avec la présidente et son conjoint. - Photonews

La première journée protocolaire s’est achevée par le traditionnel dîner d’État. Dans son discours, le Roi, que l’on sait féru d’histoire et de philosophie, a bien sûr fait allusion au berceau de la démocratie que représente la Grèce. « La Reine et moi sommes émus de nous trouver ici non loin de l’Acropole, dans ce lieu où ces valeurs démocratiques naquirent il y a 2.500 ans et où des hommes comme Périclès enseignèrent aux Athéniens la force et l’espoir qu’ils pouvaient tirer de leur démocratie et d’une vie vécue selon ces principes. Dans notre monde où les valeurs démocratiques sont mises à mal et perdent du terrain, ne devons-nous pas retourner à la source et aux racines de notre civilisation et culture européenne afin de motiver les jeunes à mieux se les approprier ? Ne devrait-on pas retrouver la « Paedeia », la culture qui avait pour vocation de former l’être humain afin de devenir un citoyen responsable ? »

Le Roi de rappeler que la Belgique et la Grèce sont de solides partenaires dans « le projet commun d’une Europe forte et unifiée, (…) qui se fonde sur les principes de liberté, de démocratie et de paix. » Mais qui est fragile. « Les événements récents nous ont rappelé que nous ne devons pas tenir ces fondements et ces valeurs pour acquis et que leur sauvegarde exige notre attention et nos efforts constants. »

Le couple royal et le couple présidentiel dans l’escalier d’honneur du palais présidentiel.
Le couple royal et le couple présidentiel dans l’escalier d’honneur du palais présidentiel.

La Reine et ses « anges-gardiens »

Dans l’après-midi, la Reine a eu l’occasion de mener une première visite en solo à caractère social auprès de l’association « The Smile of the Child » active dans la protection de l’enfance, notamment contre les phénomènes de violence (elle collabore avec Child Focus), mais aussi de pauvreté. Elle fournit des soins mais aussi un toit pour les enfants qui en ont besoin. La Reine avait rendez-vous avec une dizaine d’entre eux.

Pas facile de briser la glace avec des ados de quinze-dix-sept ans. Timides, on se regarde un peu sans mot dire. Mais Mathilde a l’habitude. Elle passe de l’anglais au français, traduite en grec par des jeunes pensionnaires d’origine congolaise. Elle pose des questions sur leurs habitudes, sur les occupations qu’ils font dans cette maison d’accueil. Les réponses sont celles de jeunes de leur âge : skate, jeux vidéos. Au tour des ados de lui poser des questions, insiste-t-elle. Et les moins timides commencent : « vous voyagez toujours avec une escorte ? » « Oui, en permanence. Je les appelle mes anges-gardiens. »

« Comment êtes-vous devenue reine ? » « C’est à cause de mon mari. Il était prince. Il y a neuf ans comme il est devenu roi, je suis devenue reine ! » « Vous avez des enfants ? Ils aiment le foot ? » Mathilde de confirmer que ses garçons adorent le foot. Pour sa part, elle joue du tennis, fait du vélo et « marche beaucoup. »

Cette fois, la machine est lancée, tout le monde se détend, rigole un coup et les questions fusent…

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Photonews

Cette première journée fut très chargée. Pour la deuxième, les Souverains se rendront sur des sites archéologiques où est développé un savoir-faire bien belge…

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