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Variole du singe dans le métro de Madrid: une fausse histoire sur les réseaux

L’incident aurait eu lieu à la mi-juillet, le médecin s’était enfin décidé à rapporter la rencontre tendue entre lui et plusieurs utilisateurs du métro madrilène. Mais quelques jours plus tard l’affaire s’est révélée fausse.

Temps de lecture: 4 min

À Madrid, un médecin a dû faire face à un homme contaminé par la variole du singe mais également à d’autres personnes, visiblement mal informées sur la maladie. C’est en tout cas ce qu’il a voulu faire croire. L’histoire rapportée sur Twitter était en réalité fausse. L’information a été relayée par de nombreux médias dont Soirmag.

Dans un long « thread », le médecin, Arturo Henriques racontait cette histoire qui aurait eu lieu le 15 juillet dernier :

Tôt le matin, le médecin prenait le métro. Rapidement, il repère un homme qui montre des symptômes visibles de la variole du singe. Le médecin précise qu’il était recouvert des lésions « de la tête aux pieds, y compris ses mains ». Le médecin ajoute que « les gens autour de lui agissaient comme si de rien n’était ». Inquiet des risques de contamination, le médecin s’est approché de l’homme pour le prévenir qu’il était très probablement atteint de la variole du singe.

Mauvaise information

« Je lui ai demandé ce qu’il faisait dans le métro s’il avait la variole du singe. L’homme a confirmé qu’il était infecté, mais m’a dit que son médecin ne l’avait pas obligé à se mettre en isolement, seulement à porter un masque », rapporte-t-il. Arturo Henriques lui aurait alors répondu qu’il avait sûrement mal compris les consignes puisque les lésions sont bien contagieuses. L’homme lui aurait alors répondu : « Ne me cassez pas les couilles ».

Mais le médecin n’arrive pas à laisser passer et demande à une dame assise à côté de l’homme si elle n’avait pas peur d’être contaminée. Cette dernière lui a alors répondu : « Comment puis-je tomber malade si je ne suis pas gay ? Le gouvernement a dit que seuls les gays étaient infectés ». Secoué par ces échanges, le médecin s’inquiète de l’évolution de la maladie mais aussi de ces mauvaises informations et des conséquences.

Une fausse histoire

En réalité, l’homme qui semblait présenter des signes de la variole du singe est atteint « d’une neurofibromatose, une maladie génétique non contagieuse », explique un internaute. Un autre élément qui vient contrecarrer l’histoire du médecin, c’est que l’homme semble-t-il malade, n’avait pas pris les transports en commun au même moment que le médecin le rapportait. Des gens sont bien venus demandé au passager s’il allait bien, mais pas le médecin.

C’est la presse espagnole qui se serait d’abord inquiétée de la véracité de l’histoire, avant de finalement révéler le pot aux roses. Le journaliste Vincent Glad écrit sur Twitter : « Vous avez parfois le sentiment que des histoires racontées à longueur de threads sur ce réseau sont bidons ? En voilà un exemple saisissant. Un thread d'un médecin dans le métro de Madrid racontant sa rencontre avec une personne atteinte du monkeypox. Tout était faux ».

Crise sanitaire mondiale

L’Organisation mondiale de la santé a déclaré la semaine dernière que la variole du singe constituait une crise sanitaire mondiale. L’Espagne est également touchée par la maladie avec plus de 3.750 infectés rapportés et deux décès, suite à des infections au cerveau. Si la communauté homosexuelle est très touchée par la maladie, la variole du singe n’est pas une maladie gay et peut toucher tout le monde.

Pour le moment, les personnes contaminées doivent rester à l’écart et il est conseillé de limiter ses partenaires sexuels. La maladie se propage par contact avec les liquides corporels d’une personne infectée, comme le sang, la salive et le sperme. Vers la mi-juillet, plus de 220 personnes contaminées ont été recensées en Belgique. Selon Sciensano, dix jours plus tard, 393 cas étaient confirmés dans le pays.

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