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Pourquoi les cétacés sont de plus en plus nombreux à s’échouer?

Il est de plus en plus fréquent de trouver des mammifères marins s’échouer ou bien en détresse, à l’instar du béluga dans la Seine actuellement ou de l’orque en mai dernier.

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Depuis une semaine, un béluga s’est perdu dans la Seine. Quelques mois plus tôt, c’est une orque qui s’était retrouvée dans le fleuve. L’animal y est décédé. Une situation rare et difficile à gérer. La présidente de Sea Shepherd en France Lamya Essemlali parlait même d’une « situation ubuesque ». L’animal est très affaibli et ne peut pas être redirigé vers l’océan pour le moment. Il est actuellement supervisé par Sea Shepherd et a reçu des suppléments en vitamines.

En Belgique, le nombre d’animaux s’échouant sur le littoral est en augmentation. La RTBF rapportait que sur la période de 2018-2019, 44 animaux marins s’étaient échoués. En 2021, ils étaient une centaine. Ce sont essentiellement « des veaux marins, donc le phoque commun et le marsouin, qui sont les plus présents sur les côtes », expliquait Thierry Jauniaux vétérinaire à l’ULiège, sur La Première le 22 juillet dernier. L’expert qui réalise des autopsies sur les animaux depuis une trentaine d’années, admet qu’« au départ, on en avait un ou deux par an, c’est vous dire qu’on a fortement augmenté ».

Mais pourquoi de plus en plus de mammifères marins se retrouvent dans ces situations complexes voir, s’échouent sur le littoral ? Plusieurs causes participent à cette augmentation.

Déplacement de population et maladie

Selon l’expert, les populations bougent. « Par exemple, les marsouins et les phoques étaient plus localisés dans le nord de la mer du Nord, se sont déplacés vers le sud », précisait-il. Avec le réchauffement de l’eau, les sources de nourriture se déplacent, les cétacés et les phoques se voient donc obligés de les suivre pour continuer à manger quotidiennement.

Par ces grands mouvements ou même des migrations, les animaux sont soumis à des conditions difficiles et éprouvantes. Il peut leur arriver de faire face à des tempêtes. Les animaux tombent également malade et attrapent des virus, comme le Dolphin Morbillivirus (DMV), rapportait Ouest France. Le journal français ajoutait également que « les échouages de dauphins bleus et blancs en Méditerranée au cours des années 1990 et 2000 ont été principalement causés » par le virus. Les animaux développent alors des pneumonies, des encéphalite et subissent des dommages sur le système immunitaire.

Pollution de l’eau mais également sonore

La pollution participe aussi beaucoup aux échouages. Avec l’augmentation des bateaux et des activités marine, les mers et les océans sont devenus très bruyants. Pour les animaux qui se dirigent et communique essentiellement grâce à leur sonar, la situation peut rapidement devenir très pénible. Ainsi Ouest France rapporte qu’en « mai-juin 2008, une centaine de dauphins d’Électre s’étaient échoués sur les côtes de Madagascar. Les interrogations sur la cause de l’incident avaient conduit les chercheurs à étudier (…) l’hypothèse des bruits émis par les sonars. En effet, l’incident coïncidait avec le déplacement d’un bateau de recherche pétrolière ».

Un laboratoire de bioacoustique de l’Université polytechnique de Catalogne avait d’ailleurs observé un lien entre l’augmentation des bruits marins d’origine humaine et celle des collisions entre les mammifères marins et les bateaux.

D’autres éléments comme l’acidification de l’eau et sa pollution peuvent encore s’ajouter comme des sources de difficultés pour les cétacés. D’ailleurs une autre étude menée en Afrique du Sud a révélé que l’acidification des océans peut endommager la peau des requins, affectant leur hydrodynamisme.

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