Les explications entourant l’interview polémique d’Omar Sy

Ce mercredi 4 janvier sort au cinéma le film « Tirailleurs », dans lequel Omar Sy incarne un père sénégalais qui accompagne son fils adolescent enrôlé dans de force dans l’armée française en 1917 à Verdun. Le long-métrage évoque ainsi l’histoire méconnue des tirailleurs sénégalais.

À cette occasion, l’acteur s’est longuement confié au « Parisien », avec passion, mais quelques phrases sur la guerre en Ukraine ont été sorties de leur contexte et détournée, provoquant la polémique. Le journal revient sur cette interview qui a mis le feu aux poudres, sans raisons fondées, car Omar Sy s’est retrouvé attaqué de toutes parts par les politiques.

Après avoir évoqué le film avec le comédien, « Le Parisien » choisit d’aborder la question de la guerre en général et notamment des combats passés en Mauritanie, puisque la maman d’Omar Sy en est originaire. Il est alors demandé à la star si la situation actuelle dans le monde, avec la guerre en Ukraine, ne le décourage pas. Habitué aux conflits en Afrique depuis son enfance, Omar Sy répond que la guerre avec Vladimir Poutine « n’a pas été une révélation dingue » pour lui.

La violence en horreur

Il parle ensuite de son horreur générale de la guerre et de la violence : « Une guerre, c’est l’humanité qui sombre, même quand c’est à l’autre bout du monde. On se rappelle que l’homme est capable d’envahir, d’attaquer des civils, des enfants. On a l’impression qu’il faut attendre l’Ukraine pour s’en rendre compte. Oh, les copains ? Je vois ça depuis que je suis petit. Quand c’est loin, on se dit que là-bas, ce sont des sauvages, nous, on ne fait plus ça. Comme le Covid, au début, on a dit : c’est que les Chinois. »

Des propos expliquant simplement la règle de proximité, qui fait qu’on est sans doute plus concerné par un conflit proche de chez nous qu’une guerre à l’autre bout du monde. Tout cela énoncé sans aucune volonté de polémique. Mais une phrase prononcée par Omar Sy a choqué les politiques : « Quand c’est en Afrique, vous êtes moins atteints ? » Pourtant, ces mots ne désignent pas les Français comme beaucoup l’ont cru. Le « vous » renvoie à chacun de nous et pas à un peuple en particulier. Une façon de pousser à la réflexion.

Hors contexte

Mais une fois l’interview publiée sur le site du « Parisien » dimancher 1er janvier, la phrase a été sortie de son contexte et Omar Sy vivement critiqué pour ses propos, pourtant compris de travers. Une députée européenne a lancé la polémique en revenant sur le fait que « 58 militaires français étaient morts au Sahel en luttant contre les djihadistes au Mali » et que les Français se sentaient bien concernées par les conflits en Afrique. Alors qu’à aucun moment dans l’interview la question du Mali ou de l’armée française n’avait été évoquée.

« Le Parisien » indique encore une fois qu’il ne s’agissait pas d’une conversation avec un expert mais bien d’une rencontre avec un acteur engagé, « un homme sensible aux atrocités », où qu’elles se déroulent dans le monde.

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