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«Chanter du Sardou, ce n’est pas donné à tout le monde»

À découvrir prochainement chez nous, un spectacle qui rend hommage au répertoire de Michel Sardou, en mode « Je vais t’aimer ».

Entretien - Journaliste jusqu’à son décès en 2023 Temps de lecture: 3 min

Roberto Ciurleo est un producteur qui ne connaît pas la crise. Des aventures de « Robin des Bois » à l’incroyable histoire de « Bernadette de Lourdes », ses productions ont le don de susciter la faveur d’un public toujours plus large. Il y a quelque temps, il a l’idée d’un spectacle musical qui rendrait hommage au répertoire de Michel Sardou, à la façon d’un « Mamma Mia à la française ». C’est ainsi que voit le jour « Je vais t’aimer », qui passera prochainement par chez nous et qui, surtout, aura eu comme bénéfice collatéral de redonner l’envie au maître du « France » et des « Bals populaires » de remonter sur scène, pour une ultime tournée d’adieu qui démarrera fin de cette année.

À propos de ce spectacle musical orchestré autour du répertoire de Michel Sardou, diriez-vous qu’il s’agit plus d’un hommage à son œuvre qu’à l’artiste en lui-même ?

L’idée a tout de suite été de monter un « Mamma Mia » à la française, de se servir des chansons pour raconter une histoire qui n’a rien à voir avec leur contexte originel. Connaissant Sardou, je sais qu’il aurait dit non pour un projet qui aurait été construit à la façon d’une hagiographie. Il voulait que ses chansons soient mises en avant, pas lui. Le défi avec ce spectacle, c’est que les spectateurs parviennent à mettre de côté la dimension « tubesque » des titres mais aussi les souvenirs qu’ils ont autour d’eux, qu’ils soient prêts pour une nouvelle histoire.

Les chansons de Sardou ont la réputation de n’être pas plus faciles à chanter qu’à interpréter. C’est une réputation méritée ?

Oui et c’est là toute la difficulté du casting. Chanter du Sardou, ce n’est pas donné à tout le monde. Ce sont des titres très scénarisés, qui partent dans tous les sens, avec des tonalités de folie. On a dû dénicher de grands chanteurs mais qui étaient aussi capables de jouer la comédie et de danser. Ce n’est pas très français, ce mélange des genres, mais ça permet de passer sans cesse du récit à la chanson et vice versa sans accrochages, en toute fluidité.

Sardou n’a pas toujours eu bonne presse. Avez-vous craint qu’à son instar, le spectacle fasse polémique ?

On a souvent dit de Sardou que c’est un mec de droite, qu’il est réac, sexiste, intolérant. Or, ses chansons, quand on les écoute attentivement, elles disent exactement le contraire. D’ailleurs, le commentaire qui revient le plus de la part des gens qui sont venus voir le spectacle, c’est « Je ne m’attendais pas à ça ». Sardou, on lui doit beaucoup parce que, de tout temps, il aura fait preuve d’une liberté de parole extraordinaire. Il a toujours osé dire ce que personne n’osait dire. À mes yeux, ça fait 40 ans et plus qu’il fait avancer les choses. Oui, bien sûr, certains de ses titres ont le don d’appuyer là où ça fait mal mais c’est pour mieux nous faire réfléchir. Avec « Je vais t’aimer », pour la première fois peut-être, on va enfin faire la différence entre lui et ce que racontent ses chansons. D’ailleurs, ça lui a donné envie de revenir, et il va le faire !

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La comédie musicale « Je vais t’aimer » sera à Forest National les 10 février (20h00) et 11 février (14h00).

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