Muriel Robin dénonce l’homophobie dans le milieu du cinéma: «On ne vaut rien» (vidéo)

Ce samedi soir, Muriel Robin était invitée sur le plateau de « Quelle époque ! » sur France 2. En promotion pour la pièce de théâtre « Lapin » avec Pierre Arditi, l’humoriste est revenue sur son parcours semé d’embûches, notamment en raison de son orientation sexuelle.

Elle explique : « Je suis la seule actrice au monde à dire son homosexualité. Au monde. » La comédienne fait ensuite la liste des personnalités qui ont fait le coming out plusieurs années après être entrées dans le monde du cinéma.

Elle poursuit : « Je connais les acteurs homos français. Ils se taisent sinon on ne leur mettra plus jamais une femme dans les bras. (…) Citez-moi au monde un acteur ou une actrice qui fait une grande carrière ? » Pierre Arditi demande : « Qui est homosexuel tu veux dire ? » « Oui, répond Muriel Robin. Il n’y en a pas. »

« Il y a quelque chose du désir, consciemment ou inconsciemment. Donc ça veut dire que si on est homosexuel, on n’est pas désirable. On n’est pas pénétrable. Et quand on n’est pas pénétrable dans cette société et dans le cinéma, on ne vaut rien. Si vous êtes vieilles, vous n’êtes plus pénétrée. Si vous êtes moche, vous n’êtes plus pénétrée. Pénétrée et désirée, c’est le même mot. »

Elle explique que cela fait 30 ans qu’elle est dans ce milieu et qu’elle en a beaucoup pleuré au début. « Il faut dire aux jeunes comédiens et comédiennes (…) : ce n’est pas la peine, il ne faut pas qu’ils soient comme moi. »

L’animatrice Léa Salamé s’étonne : « Vous êtes sérieuse là, vous dites aux jeunes : ‘Si vous êtes homosexuel, ne faites pas ce métier’ ? »

Muriel Robin de répondre : « Je dis : ‘Positionnez-vous’. Je ne veux pas qu’ils vivent ce que j’ai vécu. »

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Elle explique ensuite avoir reçu huit scénarios de comédies en 30 ans et n’en avoir joué que deux. « Comme dans ce métier, on a besoin d’être désirée, quand vous ne l’êtes pas, qu’est-ce que vous pensez de vous ? Comment vous faites pour vous aider ? Et bien vous buvez. Vous fumez. Vous bouffez. Évidemment après on ne vous veut plus et on n’a bien raison. Je pesais 99 kg un moment. Mais parce que j’étais tellement en souffrance. » Elle conclut : « Mais voilà, pour moi c’est fini. Mais pour ceux qui arrivent et qui sont homosexuels, qu’on leur dise. Qu’ils n’y laissent pas 30 ans. »

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