Amman, 4 février 2015: le sang d’Abdallah II n’a fait qu’un tour
Il y a des rois qui règnent, d’autres qui agissent. Le souverain hachémite est de ceux-là.
Si l’on fait du mal à l’un des siens, le roi s’avoue meurtri au plus profond de son être. Les “siens”, c’est “son” peuple. Le peuple tout entier. S’il le pouvait, lui, le chef des Armées, irait au combat en première ligne pour fendre les sables et affronter l’ennemi. Ce n’est pas pour rien qu’en sa qualité d’héritier, Abdallah de Jordanie a reçu les formations militaires les plus pointues. L’académie de Sandhurst, en Angleterre d’abord. Comme Hussein, son père. Ensuite, il en fait sa carrière, en commandant les forces spéciales, puis une unité d’élite antiterroriste, avec un rang de général de division, jusqu’à ce qu’il monte sur le Trône en 1999. Pas étonnant que ce 4 février 2015, son sang ne fasse qu’un tour en découvrant sur une vidéo du groupe terroriste État islamique Maaz Al-Kassasbeh, un pilote jordanien de 26 ans, brûlé vif dans une cage en fer après avoir été capturé en Syrie. Cette scène, insoutenable, a fait le tour de la planète.