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Femmes de pouvoir et sexe

Quelle est la sexualité des femmes qui exercent des responsabilités et ont du pouvoir ?

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Sexe et pouvoir forment la plus détonante des alliances. L’histoire ancienne – et récente – est là pour le confirmer, nous offrant maints noms de dirigeants masculins dont la libido semble à la mesure de leur situation et de leurs ambitions, de Kennedy à DSK en passant par Clinton, Mitterrand, Berlusconi ou bien évidemment Weinstein. Et combien de fois ce lien n’a-t-il pas été explicité par la nature même de la sexualité masculine ? L’homme bande, pénètre et domine dans l’intimité. Quoi de plus logique que cette agressivité phallique trouve un prolongement dans le pouvoir, qu’il soit politique, social ou économique ! Érection rimerait ainsi « naturellement » avec domination ! Tout comme ce lien a été expliqué par une sexualité masculine plus puissante que celle des femmes.

Pourtant il semble que ce soit le pouvoir qui dope la sexualité et que la masculinité n’y ait pas grand-chose à voir. Une récente étude (1) publiée fin de l’année dernière et menée par Joris Lammers et Janka Stoker tend en effet à montrer que le pouvoir social d’un individu modifie son comportement sexuel, dopant son désir et lui donnant confiance dans ses capacités de séduction. Et ce quel que soit son sexe ! Les deux auteurs soulignent dans leur travail que la modification du comportement sexuel est la même chez les hommes et les femmes qui occupent des responsabilités qui les placent au-dessus des autres ! Sur base des témoignages de près de 2000 Américains, Britanniques, Hollandais et Asiatiques, les deux chercheurs des universités de Cologne et Groningen ont observé que l’assertivité sexuelle, l’affirmation sexuelle était identique pour les hommes et les femmes qui occupaient une position sociale dominante. Pour Lammers et Stoker, on oublie les différences sexuelles dites « naturelles » entre les hommes et les femmes qui ont toujours été mises en avant. Celles-ci reflètent davantage des différences de pouvoir que biologiques.

De même il est observé que les hommes et les femmes occupant des postes à responsabilités trompent davantage. Portés par leur position sociale et dopés par la confiance ainsi offerte en leurs capacités de séduction, ils se montrent plus infidèles, quel que soit leur sexe. C’est un nouveau cliché sur la sexualité des femmes que font voler en éclats les mêmes Lammers et Stoker dans l’enquête (2) de 2011 menée cette fois auprès de 1561 professionnels. Non, les femmes ne sont pas des madones éthérées subissant la sexualité masculine ! Elles trompent tout autant que les hommes quand elles ont des responsabilités.

Et last but not least, les femmes ayant une position dominante développent davantage que les hommes des fantasmes sadiques. Ces derniers s’excitent plus avec des pensées masochistes. C’est en tout cas ce qui ressort d’une autre vaste étude de 2015 (3) menée auprès de 14.306 hommes et femmes. On est loin des clichés de « Fifty Shades of Grey » qui nous montrait Christian le beau et puissant PDG de Grey Enterprises Holding Inc. aimant à fouetter la belle et fragile Anastasia.

En fait c’est la position sociale qui pousserait à s’affranchir des normes sexuelles associées à un genre en particulier. Le pouvoir social modifie les comportements sexuels traditionnels assignés socialement à chaque sexe. Il désinhibe !

(1) Power Affects Sexual Assertiveness and Sexual Esteem Equally in Women and Men, publié dans Arch Sex Behav., 2018

(2). Power Increases Infidelity Among Men and Women, dans Psychological Science, 2011

(3). Power and Sadomasochism : Understanding the Antecedents of a Knotty Relationship in Social Psychological and Personality Science de 2015

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