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L’Everest, cette «course à la mort»: un alpiniste raconte les embouteillages meurtriers au sommet du monde (vidéo)

Cette saison 2019, onze personnes sont mortes en escaladant le plus haut sommet de l’Himalaya. Un bilan lourd.

Temps de lecture: 3 min

« C’est un carnage ». L’alpiniste indien Rizza Alee ne mâche pas ses mots. Et il sait de quoi il parle. Des alpinistes qui se suivent à un mètre – tout au plus – les uns des autres sur plusieurs dizaines de mètres. Avec, au fond, le point le plus haut du monde, objectif final de ces grimpeurs qui rêvent de toucher le toit du monde. Mais ce rêve devient vite un cauchemar quand l’on sait que ces embouteillages rendent la vie des himalayistes extrêmement vulnérable. À plus de 8.000 mètres d’altitude, ces longues minutes d’attente où les alpinistes attendent « en zone de la mort » sont parfois celles de trop.

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En cette saison 2019 – le moment le plus propice pour grimper le sommet se situe entre la fin avril et la fin mai –, ce sont déjà onze personnes qui ont péri sur les pentes de l’Everest. Un chiffre qui fait de cette année la plus meurtrière depuis 2015. Des voix s’élèvent pour que le Népal réagisse et cesse de permettre à autant de personnes de grimper cette mythique montagne. Depuis le 21 avril, 200 personnes ont débuté, chaque jour, l’ascension vers la légendaire barre des 8.848 mètres. Tous ne l’atteignent pas, fatalement. Depuis 1953, année de l’autorisation de l’ascension de l’Everest par le gouvernement népalais, près de 5.000 grimpeurs ont tenté d’atteindre le toit du monde.

Des voix s’élèvent

Elia Saikaly est documentariste. Ce Canadien prépare un film « The Dream of Everest ». Lui-même a grimpé l’Everest à trois reprises. La dernière fois, c’était le 22 mai dernier, comme le raconte le Courrier international, pour filmer quatre femmes du Moyen-Orient en quête de ce sommet. « Les gens voient des photos, ils ont l’impression que c’est facile », dit-il. Mais il met en garde : « J’ai les plus grandes craintes pour l’avenir. Il faut s’attendre à des catastrophes humaines encore plus graves que celles de cette année. Et c’est vraiment terrifiant ».

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Mauvaise préparation, ruée vers l’or dès que le temps le permet, matériel inadéquat : les conditions ne sont pas tout le temps optimales. Une personne tient à mettre en garde les éventuels himalayistes, comme l’épingle en vidéo le Huffington Post. Rizza Alee est un grimpeur d’origine indienne et il parle de « carnage ». Il a vu tout cela de ses propres yeux : « Il y a d’énormes embouteillages et les gens se poussent. Ceux qui ne sont même pas capables de le faire, le font, ils essaient d’atteindre le sommet, et au lieu d’y arriver ils se tuent. C’est devenu une mauvaise chose, je pense que les gens devraient vraiment y réfléchir ». Avant d’appeler le gouvernement népalais à un sursaut. Pour que le sommet du monde reste un achèvement sportif d’envergure qui ne soit pas trop entaché par les morts.

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