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Hilarant, grinçant puis sans pitié envers Hollywood: Ricky Gervais a fait très fort pour lancer les Golden Globes 2020 (vidéo)

L’humoriste britannique a présenté la cérémonie des Golden Globes ce dimanche 5 janvier. S’il s’est montré piquant mais drôle pendant son discours de début de show, il a sévèrement taclé Apple TV+.

Temps de lecture: 5 min

Tout le monde en a pris pour son grade ou presque. L’affaire Weinstein, l’affaire Epstein, Apple TV+, Netflix : Ricky Gervais n’a rien éludé au moment de lancer la grande soirée des Golden Globes ce dimanche 5 janvier. L’humoriste britannique, qui présentait la cérémonie pour la cinquième fois, a pris pour habitude de tacler avec humour le monde du cinéma. Pour cet opus 2020, il a fait très fort, n’hésitant pas à envoyer des piques à des personnes qui étaient confortablement assises dans la salle.

La plupart du temps, ses salves de vannes ont trouvé leur public, la caméra n’hésitant pas à s’attarder sur les personnes visées par l’Anglais. Rires gras, mines choquées, réactions glaciales : Ricky Gervais a malgré tout eu droit à tous les accueils. Et il a commencé par lancer une première boutade à l’attention de Felicity Huffman, l’actrice de « Desperate Housewives » en prison dans l’affaire des admissions truquées à l’université et donc forcément absente des Golden Globes... « Je suis venu dans une limousine ce soir, et la plaque d’immatriculation a été faite par Felicity Huffman ». Réactions indignées du public : « Je m’en fiche, c’est sa fille que je plains ».

L’Affaire Weinstein, piques à gogo

La provoc’, c’est son truc. L’animateur de la soirée a poursuivi son discours d’entrée en multipliant les références à l’actualité et à l’hypocrisie, qui entoure, selon lui, l’univers hollywoodien. « Commençons en beauté », a-t-il alors lancé. « On va rire à vos dépens, d’accord ? Dans cette salle se trouvent quelques-uns des patrons de la télévision et du cinéma les plus importants au monde, des gens de divers horizons. Mais tous ont une chose en commun : ils sont terrifiés par Ronan Farrow ».

Une référence au journaliste qui a dévoilé l’immensité de l’Affaire Weinstein. Et une référence à l’actualité également puisque le procès de l’ancien magnat d’Hollywood s’ouvre ce lundi 6 janvier à New York. « Il vient vous chercher », a ajouté Ricky Gervais en parlant de Ronan Farrow.

En dehors de ce discours d’ouverture, hilarant pour ceux qui maîtrisent l’anglais et à voir dans son entièreté dans le tweet de la NBC diffusé ici plus haut, l’humoriste britannique a réitéré au moment d’annoncer le dernier prix de la soirée en accueillant Sandra Bullock sur scène : « Notre prochaine présentatrice a joué dans ‘Bird Box’ sur Netflix, un film où les gens survivent en faisant comme s’ils ne voyaient rien. Un peu comme travailler pour Harvey Weinstein ». Grondements dans la salle : « C’est vous qui l’avez fait ! Pas moi ! »

Blagues sur Epstein, clou du spectacle

Ricky Gervais a ensuite enchaîné les plaisanteries : le goût de Leonardo DiCaprio pour les femmes plus jeunes que lui – « Même le prince Andrey lui a dit : ‘Non mais mec…’ », en référence à l’implication du membre de la famille royale britannique dans l’affaire Epstein, du nom de cet homme d’affaires accusé d’avoir exploité sexuellement des jeunes filles mineures des années durant et qui s’est suicidé en prison. Il a également taclé le manque de diversité dans le monde du cinéma américain ou la longueur du film de Martin Scorsese « Irishman »… Avant de revenir sur le scandale Jeffrey Epstein :

« Vous pourriez vous éclater à regarder toute la première saison d’‘Afterlife’ au lieu de regarder cette cérémonie. C’est une série sur un homme qui veut se suicider parce que sa femme est morte d’un cancer et ça reste plus drôle que cette soirée. Alerte spoiler, la saison 2 est en route, donc à la fin il ne s’est manifestement pas suicidé. Tout comme Jeffrey Epstein. Taisez-vous, je sais que c’était votre ami. »

Apple en prend pour son grade

Dernier tacle en vue pendant ce discours long de près de huit minutes et qui ouvrait la 77e édition des Golden Globes : les plateformes de streaming, avec en ligne de mire le très récent Apple TV+. Il a épinglé l’arrivée de la série télévisée « The Morning Show » sur le service proposé par l’entreprise de Tim Cook et a salué « une série magnifique, sur l’importance de la dignité et de prendre les bonnes décisions ». Mais ça ne saurait se limiter à des compliments. Voyez plutôt : une série « produite par une entreprise qui exploite les gens en Chine. Apple, Amazon, Disney… C’est incroyable. Si Daech lançait un service de streaming, vous appelleriez votre agent ».

La séquence a été largement commentée sur les réseaux sociaux, certains louant le génie de Ricky Gervais, d’autres s’offusquant. Toujours est-il que l’humoriste n’en avait pas fini avec sa critique d’Hollywood. Dernier tacle, promis : « Donc si vous gagnez un Golden Globe ce soir, ne l’utilisez pas pour venir parler sur scène et parler politique. Vous n’êtes pas bien placé pour donner des leçons au public sur quoi que ce soit. Vous ne connaissez rien au vrai monde. Certains d’entre vous ont passé moins de temps à l’école que Greta Thunberg. Donc si vous gagnez, venez prendre votre prix, remerciez votre agent et votre dieu, et cassez-vous ». Le tout devant Tim Cook, le patron d’Apple. Et juste avant d'appeler sur scène Reese Whiterspoon et Jennifer Aniston pour remettre le premier prix de la soirée, les deux actrices qui jouent dans « The Morning Show » et qu’il venait de vertement critiquer. Fraîche ambiance.

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