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Polémique raciste: épinglée pour avoir appelé un employé asiatique «grain de riz», Isabelle Balkany réagit aux accusations

Dans une séquence vidéo datée de 2002, Isabelle Balkany surnomme un travailleur de la mairie, d’origine cambodgienne, « grain de riz ». Les images sont ressorties 18 ans plus tard, provoquant une onde de choc sur la toile. La femme politique française, épouse de Patrick Balkany, a réagi à la controverse et nie tout racisme.

Temps de lecture: 4 min

« C’est à mourir de rire », tance Isabelle Balkany. Pour la maire par intérim de Levallois-Perret – qui remplace son mari, en prison pour fraude fiscale –, la polémique n’a pas lieu d’être. Dix-huit ans après les faits qui lui sont reprochés, la femme politique française ne semble voir aucun problème au fait de surnommer un employé de la mairie « grain de riz ». Racisme décomplexé et anti-asiatique ou blague potache ? La frontière est est franchi aux yeux de nombreux observateurs.

Comme ceux présents sur le plateau de LCP. La séquence exhumée par la chaîne parlementaire ce jeudi 6 février dans l’émission « Ça vous regarde » qui était consacrée au racisme anti-asiatique, justement, fait grand bruit. Reprise partout, elle remet au goût du jour un reportage tourné par Canal + en 2002 et dans lequel Isabelle Balkany apparaît tout sourire depuis sa permanence de Levallois-Perret.

« Je ne me souviens même pas de son vrai prénom »

Dans ses images, on entend distinctement Isabelle Balkany appeler l’un de ses employés « grain de riz » et parfaitement assurément ce surnom jugé raciste par beaucoup. « Tiens, grain de riz, amène ça à Patrick, dépêche-toi », dit-elle notamment. La voix off raconte que l’homme, au prénom autant imprononçable qu’impossible à mémoriser selon Isabelle Balkany, masse l’élue « tous les soirs ». Sur le plateau de LCP, une invitée est scandalisée : « Je suis écœurée. Je tombe des nues. J’essaie de me rassurer en me disant que c’était en 2002 et que les choses ont évolué ».

Les choses ont-elles évolué ? Rien n’est moins sûr, en tout cas pas dans le chef d’Isabelle Balkany qui, interviewée par le Huffington Post notamment, ne nie pas les faits mais minimise drastiquement voire botte en touche. « C’est à mourir de rire », commence-t-elle d’abord par lancer. Avant de s’expliquer, d’abord, sur le fond du dossier : à savoir comment cet employé était arrivé à la mairie de Levallois-Perret. « Dans les années 1980, Chirac avait demandé aux maires d’accueillir des boat people. On a accueilli deux ou trois familles et dans une des familles il y avait ‘grain de riz’. Je ne me souviens même pas de son vrai prénom ».

Versions différentes à 18 ans d’intervalle

Dans le reportage, Isabelle Balkany avance que c’est elle qui a trouvé le surnom « grain de riz » et que le jour où elle avait lancé ça, ça avait fait rire tout le monde et que c’était resté dans la mairie. 18 ans plus tard, sa version des faits a quelque peu changé, sans qu’on puisse en démêler le vrai du faux. Désormais, l’idée vient « de ses collègues ».

« On les a logés, etc. il a été embauché au service des courriers, et comme il est tout petit, ses collègues l’ont appelé grain de riz. Tout le monde l’appelle ‘grain de riz’, ça fait trente ans qu’il est à la mairie. Il n’a aucun problème à se faire appeler ‘grain de riz’, il est adorable, tout le monde l’adore », argumente celle qui a été condamnée à trois ans de prison ferme mais qui, pour l’heure, n’est pas derrière les barreaux.

Les réseaux sociaux en ligne de mire

Mais alors, Isabelle Balkany fait-elle preuve de racisme anti-asiatique en surnommant ce travailleur cambodgien « grain de riz » ? Pour beaucoup, la question ne se pose même pas. Pour la principale intéressée, ces accusations n’ont ni queue ni tête. Elle répond au HuffPost : « Sur les réseaux sociaux, il y a quand même une majorité de cons. C’est comme quand je dis que je fais le ‘nègre’ électoral dans la campagne, on va dire il ne faut pas dire « nègre » mais ‘plume’, c’est du même tonneau ». D’après l’élue, citée par le Huffington Post, l’employé en question serait aujourd’hui « très malade ».

Pour elle, aucun racisme là-dedans, tout au plus une touche d’humour. La preuve, l’homme ne s’est jamais insurgé, n’a jamais contesté ce surnom à en croire Isabelle Balkany qui rappelle ses origines nord-africaines pour se dédouaner de tout racisme. « Il faut arrêter de répondre à tous ces abrutis », lance-t-elle à l’attention, visiblement, des internautes qui se sont emparés de l’affaire. Mais qui ne sont pas les seuls. Et ces massages quotidiens alors ? Isabelle Balkany réfute, là aussi.

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