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L’attachement à la religion dépend-il de la richesse économique? Selon une étude, oui

Selon un centre de recherche américain, plus un pays est riche et moins ses habitants pensent que la religion est nécessaire à la moralité. D’autres facteurs ont également été pointés comme l’âge ou le niveau d’éducation.

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La question de la foi est souvent délicate à traiter mais ce lundi, un think thank américain, le Pew Research Center, a osé s’attaquer au sujet, comme le relaie CNN. En interrogeant 38.426 personnes issues de 34 pays, le centre de recherche a établi toutes sortes de statistiques pour savoir qui était attaché à l’idée que la religion est nécessaire pour la survie de bonnes valeurs morales. En croisant les données, le constat est clair : plus un pays est riche et plus il a tendance à ne pas se retrouver dans cette assertion.

L’écart est ainsi clair entre le Kenya, pays de l’étude le plus pauvre mais aussi le plus religieux (95% de la population juge que la croyance en un dieu est nécessaire pour l’ordre moral), et la Suède, pays avec le plus haut PIB par habitant et qui est aussi le moins attaché à la religion (9% qui se retrouvent dans la même idée). Mais ce n’est pas la seule constatation que pose le Pew Research Center.

Une concordance claire mais la chute de l’URSS brouille les cartes

Au niveau régional, le think thank ne s’étonne donc pas de voir que l’Europe de l’Ouest devient de moins en moins religieuse au vu de son hypothèse. Par rapport aux données de 1991, beaucoup moins de personnes ont répondu que la croyance en un dieu était importante pour elles. C’est surtout le cas en Espagne avec une baisse de 26% (de 71% en 1991 à 45% en 2019) et en Italie (-21%).

Cette analyse est aussi confortée par des constatations similaires à l’intérieur des pays mêmes. Le Pew Research Center constate ainsi que systématiquement, les personnes avec de plus hauts revenus partagent moins l’idée que la religion est nécessaire pour garder l’ordre moral. C’est particulièrement le cas aux USA où l’écart est de 24%, suivi par Israël (22%).

La richesse n’explique cependant pas tout et le think thank tient à le rappeler. C’est ainsi qu’il constate que ces dernières années, la religion a repris de la vigueur dans des pays qui sont loin de figurer parmi les plus pauvres. Cela dit, ils se concentrent tous dans une région : l’Europe de l’Est, probablement suite aux changements politiques hérités de la chute du bloc de l’Est. Les Russes sont ainsi 16% en plus qu’en 1991 à juger que la croyance en un dieu est importante dans leurs vies. Ils sont suivis par les Bulgares (+14%) et les Ukrainiens (+12%).

L’âge et l’éducation aussi importants

Pour ne pas se reposer uniquement sur le critère de la richesse, le Pew Research Center a également relevé d’autres concordances statistiques. Il a ainsi établi que plus une personne avait un haut niveau d’éducation et plus elle était susceptible de ne pas croire qu’il faille croire en un dieu pour être moral. C’est surtout clair en Argentine avec un écart de 33%, au Mexique (31%), en Grèce (27%) et en Turquie (23%).

De façon plutôt logique, plus une personne est à gauche et plus elle est détachée de la religion (sauf en Slovaquie). Autre constatation : dans tous les pays, les jeunes sont bien moins religieux que leurs aînés. C’est surtout le cas en Corée du Sud, pays qui s’est développé très rapidement, où les 18-29 ans sont 20% à croire en la nécessité d’un dieu pour avoir de bonnes valeurs, contre 64% pour les plus de 50 ans.

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