Accueil Actu Soirmag

Des députés français veulent remplacer la chasse à courre par des «robots gibiers»

Plusieurs parlementaires ont tenté de concilier défenseurs et opposants à ce type de chasse controversé. Mais ils ont surtout provoqué scepticisme et railleries.

Temps de lecture: 3 min

Et si pour respecter les animaux, on chassait non pas du gibier mais des « robots gibiers » ? La proposition détonne et pourtant, elle est tout à fait sérieuse. Elle a même été promue par des députés devant l’Assemblée nationale française, alors que la proposition de loi en faveur du bien-être animal est débattue aujourd’hui. Mais le parcours de cette idée au sein de l’appareil législatif s’annonce compliqué.

Pour en finir avec la chasse à courre

Au sein du texte présentant cette mesure, il est précisé que « cet amendement vise à créer un fonds destiné à assurer la transition de la chasse à courre vers de nouvelles formes de chasses, comme la chasse sur robot gibier […] Le développement de cette innovation permettrait, au lieu de chasser un vrai animal, de chasser un robot qui reproduirait et la forme et le comportement de l'animal chassé ».

Les robots ne seraient donc vus que comme une solution temporaire permettant une meilleure acceptation de la fin de la chasse à courre, pratique très contestée car épuisant l’animal poursuivi par une meute de chiens jusqu’à la mort. Cet amendement arrive alors que le 1er octobre dernier, le député Cédric Villani a échoué à faire passer une proposition de loi édictant l’interdiction pure et simple de la chasse à courre.

« On a un vrai sujet sur le bien-être animal et il y a aussi toute une économie autour de la chasse à courre. Cette proposition permettrait de faire rejoindre les deux bouts de l’omelette », juge l’un des promoteurs de l’idée, le député de Seine-Maritime LREM Damien Adam. « Avec les techniques modernes d’ingénierie et d’intelligence artificielle, on peut tout à fait développer des robots gibiers », assure-t-il au Parisien.

Une « idée terminator » qui aboutira ?

Mais ce qui aurait pu faire office de compromis n’a pas vraiment fait mouche auprès d’autres députés. Au contraire, certains parlementaires, notamment à droite, ont fustigé le texte, à l’image du député LR Julien Aubert : « La palme de l’idée le plus terminator revient à Damien Adam qui veut remplacer les animaux par des robots. Outre que la chasse n’est pas du laser quest, je frémis à l’idée qu’un lapin électrique ou un cyber-sanglier se perde dans les bois sous la pluie ».

La réaction de Damien Adam ne s’est pas faite attendre et celui-ci défend bec et ongles son texte : « J’essaye simplement de prendre en compte le bien-être animal du cerf ou du chevreuil chassés des heures par une meute de chiens tout en permettant de préserver les sensations pour les chasseurs à courre et préserver l’écosystème économique de cette pratique ».

Malheureusement pour lui, son amendement a été déclaré « irrecevable » car il ne portait pas que sur un seul article de loi. Mais le député de Seine-Maritime ne compte pas abandonner aussi facilement, cherchant désormais à « interpeller le gouvernement d’une autre manière ».

Notre sélection vidéo

Sur le même sujet

Aussi en Société

Voir plus d'articles

À la Une