Stéphane Bern dans tous ses états après la destruction d’une maison alsacienne par un maire: «Il devra rendre des comptes» (photo)

Pour le Monsieur Patrimoine du gouvernement français, les bâtiments historiques sont sacrés. Mais l’avis de Stéphane Bern n’est manifestement pas partagé par tout le monde. C’est ainsi que le maire de Geudertheim, une petite commune près de Strasbourg, a décidé de détruire une maison à colombages du XVIIe siècle, la Maison Greder, située juste à côté de l’hôtel de ville. Pour l’animateur télé, il s’agit presque d’une déclaration de guerre, d’où une lettre incendiaire qu’il a envoyée au maire où il ne mâche pas ses mots.

Deux parties irréconciliables

Dans son message, dont 20 Minutes a pu prendre connaissance, il dit être indigné par la destruction d’un « joyau du patrimoine » qui était de plus « en bon état structurel » selon lui. « Je suis meurtri par votre acte de vandalisme qui ne détruit pas seulement un morceau du patrimoine, mais un pan entier de la mémoire alsacienne […] Je ne doute pas que vous aurez un jour à en rendre compte à vos concitoyens et vous passerez à la postérité de Geudertheim comme le fossoyeur de l’héritage historique patrimonial du village », écrit Stéphane Bern au maire, ajoutant qu’il est « sans grand espoir de recevoir des excuses publiques que requiert cet acte destructeur ».

Avant le passage à l’acte, le maire, bien décidé à détruire la Maison Greder, avait dû faire face à l’Association pour la sauvegarde de la maison alsacienne (Asma) devant la justice. Finalement, le feu vert a été donné pour raser le bâtiment qui doit laisser place à une école maternelle et périscolaire. Le maire s’est depuis justifié sur France Bleu Grand-Est en expliquant l’emplacement stratégique de ce lieu pour les enfants du village, estimant même que « ce serait plutôt » à Stéphane Bern « de s’excuser vu les termes très violents qu’il emploie ». L’Asma, soutenue par l’animateur, continue de son côté à lutter pour empêcher que de tels cas se reproduisent. Elle estime que chaque année, entre 300 et 400 maisons traditionnelles sont détruites en Alsace, sans compter les maisons en grès des Vosges voisines qui subissent le même sort.