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Annie Cordy décriée pour sa chanson «Chaud cacao», accusée d’être raciste (vidéo)

L’attribution du nom de la chanteuse au tunnel Léopold II à Bruxelles a réveillé le débat sur l’un de ses titres les plus emblématiques.

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En renommant le tunnel Léopold II, la commune de Bruxelles voulait oublier les accusations de racisme envers l’ancien roi. Mais aujourd’hui, c’est raté, car le nouveau nom, celui de tunnel Annie Cordy, fait l’objet de reproches similaires. En cause : sa chanson « Chaud cacao », qui cumulerait les stéréotypes sur l’Afrique. Le débat s’est notamment fait ressentir sur le plateau de RTL-TVI qui a voulu aborder le sujet.

Au cœur du problème : « l’esprit de la chanson »

Parmi les personnes présentes pour en discuter, on trouve une architecte féministe, Apolline Vranken. Si celle-ci se réjouit de la féminisation des voiries bruxelloises (qui ne sont que 6,1% à rendre hommage à une femme), elle estime que d’autres personnalités plus consensuelles auraient pu être choisies pour remplacer le nom de Léopold II. « On est persuadé qu'il y a beaucoup de figures du matrimoine bruxellois et de féministes qui n'ont pas eu des actions ou des propos problématiques. Donc, effectivement, on remet un peu en question ce choix-là, mais on se réjouit du fait que le débat, aujourd'hui, ne tourne pas spécifiquement sur la question de renommer par des noms de femmes, mais plus spécifiquement sur les questions de racisme ou encore des questions communautaires », explique-t-elle.

Le sujet est aussi sensible pour Mireille-Tsheusi Robert, présidente de BAMKO - Centre féministe de réflexion et d’action sur le racisme anti-noir.e.s. « Il y a là un changement de paradigme et un changement politique », se réjouit-elle, mais le titre « Chaud cacao » poserait aussi problème. « C'est une chanson qu'on ne peut pas effacer du patrimoine belge, ni Annie Cordy d'ailleurs, mais ce qui est le plus important, c'est d'en être conscient ». Quand il lui est demandé ce qui pose plus spécifiquement problème, elle déclare que c’est plutôt l’« esprit de la chanson ».

Des propos que ne comprend pas la nièce d’Annie Cordy, Michèle Lebon. « Je connais la chanson par cœur et je cherche encore ce qu'il peut y avoir de raciste là-dedans », dit-elle, assurant qu’il n’y avait en tout cas pas d’intentions racistes dans ce tube emblématique de la carrière de la chanteuse.

Une chanteuse pas assez à l’image de la Belgique ?

Le choix d’Annie Cordy pour renommer le tunnel Léopold II a également déplu à d’autres personnes en Flandre où elle est vue comme une personnalité trop francophone pour représenter tout le pays. « Annie Cordy n'est pas connue en Flandre (...) mais elle a gagné le vote populaire, il n'y a rien à faire, moi, je suis pour la démocratie, elle est gagnante », explique Cieltje Van Achter, cheffe de groupe N-VA au parlement bruxellois. Des reproches également rejetés par Michèle Lebon qui rappelle les origines flamandes de sa famille.

En février dernier, c’est un vote qui a abouti à la désignation d’Annie Cordy pour le tunnel. Elle avait obtenu 22% des voix. Ses proches ont accepté ce choix et le changement de nom devrait être officiel d’ici l’autonome 2021.

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