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De la Grèce à l’Angleterre: retour sur la vie mouvementée du prince Philip

Décédé ce jeudi, le prince a été témoin de plus d’un siècle d’histoire européenne et ce au premier plan.

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Le prince Philip, duc d’Edimbourg et mari d’Elizabeth II, a rendu l’âme à l’âge de 99 ans, annonce ce vendredi le Palais de Buckingham. Ces dernières semaines, il avait été plusieurs fois hospitalisé pour des problèmes cardiaques. Malgré l’optimisme de la famille royale, il n’a pas survécu à ses soucis de santé. Ainsi se clôture la vie de celui qui n’est pas né Britannique mais en tant que prince de Grèce.

Un prince européen

Le duc d’Edimbourg est en effet né le 10 juin 1921 dans le palais royal grec de Mon Repos, près de Corfou. Il est le seul fils du prince André de Grèce et d’Alice de Battenberg. Puisque son arrière-grand-père était le roi Christian IX du Danemark, celui qui s’appelait alors Filippos a aussi reçu le titre de prince du Danemark. A peine deux mois plus tard, son grand-père maternel, Louis de Battenberg, un Autrichien naturalisé britannique sous le nom de Mountbatten, décède, d’où le titre de Mountbatten que prendra plus tard Philip.

Alors que ce dernier est encore petit, le roi Constantin Ier de Grèce est contraint d’abdiquer dans le cadre du conflit gréco-turc. La famille est obligée de s’exiler et Philip passe ainsi son enfance en France, à Saint-Cloud. Il poursuit ensuite une scolarité très européenne, passant de la France à l’Allemagne en 1933 puis en Grande-Bretagne (à Gordonstoun, en Ecosse, plus précisément) pour fuir la montée du nazisme. C’est là-bas qu’il terminera ses études et logiquement, il entre ensuite à la Royal Navy en 1939, à la veille de la guerre.

Durant le conflit mondial, le prince Philip passe de front en front : de la Crète à la Sicile en passant par l’Océan Indien. En 1945, il est présent dans la baie de Tokyo, où les Japonais capitulent. Juste après la fin de la guerre, il demande la main de celle qui n’est alors encore que la princesse Elizabeth, qu’il avait rencontrée en 1939 à l’occasion d’une visite à la Britannia Royal Naval College. Le roi accepte la requête, malgré quelques réticences sur son caractère (la famille royale aurait tenté d’autres possibilités de mariage à cause d’un caractère jugé trop « grossier, impoli et sans manière » selon le diplomate Sir Harold Nicolson). Le mariage a eu lieu en 1947. Commence alors une autre vie pour le militaire : celle de membre de la famille royale britannique.

La vie de prince

En 1952, le roi George VI meurt. Pour le couple princier, c’est un choc. D’un coup, les voilà sur le trône du Royaume-Uni. Fini les bons temps passés à Malte, où ils avaient leurs quartiers. Fini les libertés qu’ils avaient, et bonjour le cadre strict de la monarchie. Le prince Philip aura du mal avec cette transition. Il ne peut plus s’adonner à ses passions librement et le respect de l’étiquette fait l’objet de multiples tensions. Malgré ces difficultés, le couple royal tient bon, le prince appelant la Reine « mon chou » en privé selon le réalisateur Stephen Frears, un souvenir de son passage en France.

En 1956, il lance un programme pour les jeunes afin qu’ils soient autonomes et aient le goût du service public, le Duke of Edinburgh’s Award Scheme. Il préside également la Société zoologique de Londres de 1960 à 1977 et devient dès 1961 le premier président du WWF-Royaume-Uni.

Au final, Elizabeth II et Philip auront quatre enfants : Charles d’abord, puis Anne, Andrew et Edward. Bien que Charles soit l’héritier, les relations de Philip avec celui-ci n’auraient « jamais été particulièrement chaleureuses », selon The Mail. L’abattage par le père de 63 arbres à Windsor aurait notamment jeté un froid entre eux deux.

En 1997, le couple royal célèbre ses noces d’or pour leurs 50 ans de mariage. Londres est en fête et la reine déclare alors à propos de son mari qu’il « est quelqu’un qui n’accepte pas facilement les compliments mais il a tout simplement été mon roc pendant toutes ces années ». En 2009, le duc d’Edimbourg a l’honneur de décrocher le record de longévité pour un conjoint du tenant du trône britannique. En 2011, pour ses 90 ans, il est fait Lord-grand-amiral, chef titulaire de la marine britannique. Ce n’est qu’en 2017 qu’il se met en retrait des affaires publiques. Il est mort moins de quatre ans plus tard.

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