Le trou normand
L’histoire à table de la semaine.
Qui connaît encore « le trou normand », dont le nom évoque davantage l’absence de plat qu’un mets bien précis ? Si elle est quelque peu tombée en désuétude aujourd’hui, cette coutume gastronomique, qui consiste à servir un petit verre d’eau-de-vie (généralement du calvados) au beau milieu du repas, a toutefois gardé sa vocation de réveiller les appétits endormis des convives lors de certains banquets interminables. Mais elle peut prendre différentes formes. Le trou normand est généralement proposé par le maître de maison après les entrées ou entre deux plats. À ce moment-là, en effet, certains estomacs fragiles crient déjà grâce et le trou normand vient alors à point nommé pour relancer leur appétence. L’explication physiologique est simple : en dilatant la paroi de l’estomac, l’alcool interrompt la sensation de satiété et crée donc une impression de vide (le « trou » en question), faisant ainsi mentir l’adage selon lequel l’appétit viendrait en mangeant.