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Au Japon, des entreprises aident les gens qui le désirent à disparaître sans laisser de traces

Pour changer de vie, des milliers de personnes disparaissent chaque année au Japon.

Temps de lecture: 2 min

Vous est-il déjà arrivé d’avoir envie de tout plaquer pour aller démarrer une nouvelle vie à des milliers de kilomètres de chez vous ? De disparaître sans laisser de traces, en laissant derrière vous famille, job et amis ? Cela ne doit pas être évident ! À moins que vous soyez Japonais…

En effet, au pays du Soleil levant, existent depuis des dizaines d’années des entreprises qui aident ceux qui le souhaitent à disparaître, raconte la BBC. On les appelle des sociétés « yonige-ya », ce qui signifie « déménagements de nuit ». Les Japonais qui décident de tout quitter sans un regard en arrière sont eux appelés des « Jouhatsu ».

En pratique, les « yonige-ya » organisent la disparition des Jouhatsu en s’assurant que personne ne pourra retrouver leur trace. Elles trouvent par exemple des logements temporaires secrets (parfois gérés par des gens qui ont eux-mêmes tout quitté plus tôt) ou redirigent le courrier du disparu vers ce dernier. Le tout sans juger ce qui a causé cette envie de deuxième vie loin de tout.

« Au Japon, il est plus facile de s’évaporer dans la nature »

« Normalement, la raison d’un déménagement est quelque chose de positif, comme l’entrée à l’université, l’obtention d’un nouvel emploi ou un mariage. Mais il y a aussi des déménagements tristes, comme l’abandon de l’université, la perte d’un emploi ou la fuite d’un harceleur », explique à la BBC Sho Hatori, qui a fondé une entreprise de déménagement de nuit dans les années 90. Une maman raconte par exemple à nos confrères qu’elle n’a plus de nouvelles de son fils de 22 ans, disparu après deux échecs professionnels. Elle l’a cherché partout, mais ne l’a toujours pas revu. Et la police ne lui est pas d’une grande aide, car son fils est majeur et n’a jamais fait part d’envie de suicide.

« Au Japon, il est plus facile de s’évaporer dans la nature », explique une sociologue japonaise, Hiroki Nakamori, spécialistes des Jouhatsu, « La police n’interviendra pas, sauf s’il y a une autre raison – comme un crime ou un accident ». De plus, les transactions bancaires ne sont pas tracées et la famille d’un disparu ne peut pas avoir accès aux images de caméras de surveillance qui auraient pu filmer leur proche. Pour la plupart, la seule solution est d’attendre que le Jouhatsu revienne… ou d’engager un détective privé.

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