La religion des mégalithes à Wéris
« À la recherche du dolmen perdu à Wéris ! » est une promenade qui propose de (re)découvrir ces étranges pierres que d’aucuns appellent les « Pierres du Savoir ».
Lu au sympathique musée de Wéris : « Les monuments mégalithiques ont de tout temps exercé une incroyable fascination sur l’imagination. Le rôle qu’ils jouent dans le folklore local, les légendes qu’ils engendrent et les traditions les plus curieuses qui les entourent rappellent qu’ils ont toujours hanté l’imagination des hommes. » En Europe, ces monuments ont été principalement érigés à l’époque néolithique. Par la suite, selon les époques, ils ont fait l’objet d’analyses et d’interprétations les plus diverses, à commencer par les pierres impies condamnées par la religion chrétienne ou des mécréants pétrifiés par Dieu. Le folklore leur accorde aussi une place de choix, faisant intervenir géants ou fées dans leur construction ou les voyant comme des repaires de korrigans (nains ou fées bretonnes, tantôt bienveillants, tantôt malveillants) et autres lutins malicieux. Ce peut être aussi des « Pierres du Diable » (nombreuses dans notre Ardenne), ou au contraire des pierres bienfaisantes apportant fécondité et fertilité à celles et ceux qui s’y frottent. Aux XVIIIe et XIXe siècles, les « savants » y ont vu l’œuvre des Celtes, des « autels druidiques » étant légion, sans oublier, par la suite, le célèbre tailleur et livreur de menhirs gaulois, Obélix. Le succès des mégalithes a trouvé les prolongements les plus divers. La géobiologie voit dans les sites mégalithiques des « lieux d’énergie » érigés sur des failles ou des cours d’eau souterrains. L’archéoastronomie en fait des observatoires liés à la course du Soleil ou de la Lune. Qui ne connaît le site fameux de Stonehenge ? D’autres encore y voient une trace de la civilisation de l’Atlantide, voire des repères posés par des extraterrestres ! Selon une étude sérieuse réalisée à l’Université de Rennes, il s’agirait peut-être d’éléments ayant joué un rôle sacré, d’où ce titre : « Religion des mégalithes ». Le site mégalithique de Wéris s’étire sur près de huit kilomètres de long et 300 mètres de large. Il est composé de dolmens (allées couvertes) et de menhirs (pierres levées), le tout est disposé en alignements parallèles associant des rochers naturels, telle la « Pierre Haina » (ou « Pierre des Ancêtres »). L’ensemble forme un système en relation avec le soleil, les équinoxes et les solstices, explique-t-on sur place. Croire ou ne pas croire à l’aspect « sacré » de ces pierres ? Au dit musée, cette citation de l’écrivain Guy de Maupassant peut être considérée comme une réponse : « Je suis croyant, croyant inconscient ; sans religion précise, mais les ayant toutes. Il ne faut jamais plaisanter avec les croyances éteintes, car rien ne meurt ».
