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Une série s’inspire d’une vraie-fausse prise d’otage chez France Télévisons (vidéo)

A partir de ce jeudi 23 avril, Arte commence la diffusion de la série « Dérapages » avec Eric Cantona. L’histoire raconte une fausse prise d’otage qui tourne mal, tout comme ce qui s’est passé en 2005 avec des membres de la régie publicitaire de France Télévision.

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C’est une histoire a priori bien étrange. Dans la nouvelle série d’Arte, « Dérapages », diffusée dès ce soir, un chômeur incarné par Eric Cantona postule pour un poste inespéré dans une entreprise de l’aéronautique. L’entretien d’embauche s’avère cela dit « particulier » puisqu’il va être soumis à une machination incroyable mise en place par le patron pour tester ses employés. Pour avoir le poste, il devra participer à une fausse prise d’otage, qui va tourner au casse-pipe. L’histoire, adaptée du roman « Cadres noirs » de Pierre Lemaitre, met en lumière un épisode, bien réel cette fois, qui a inspiré le scénario.

Une épreuve traumatisante et choquante

L’incident se passe en 2005, au château de Romainville, à l’ouest de Paris. Le directeur général de la régie publicitaire de France Télévisions, Philippe Santini, a alors l’idée de réunir les 12 personnes de son comité de direction pour un séminaire. Pour tester la résistance au stress de ceux-ci, il prépare alors une fausse prise d’otage en recrutant des agents du GIGN (Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale) et qui dure une heure et quart.

L’épreuve tourne au fiasco. La directrice commerciale est évacuée car « en état de choc » alors que les autres sont malmenés par terre. La supercherie finit par être révélée mais l’histoire ne s’arrête pas là. Certains des faux otages ont en effet été diagnostiqués comme ayant des dégâts psychologiques découlant de ce « test » et une partie finit par quitter l’entreprise. Quant à Philippe Santini, il n’a pas été inquiété pendant des années. Même après une plainte au pénal en 2009, il est resté à son poste jusqu’en 2012.

« Symboliquement, [le test de France Télévisions Publicité] nous informe que le management revendique dorénavant sur les salariés un droit de vie et de mort. Cela reste symbolique, dira-t-on. J’en doute: la prise d’otages était certes virtuelle, mais la certitude qu’il était légitime de l’organiser était, elle, bien réelle », explique Pierre Lemaître à Mediapart en parlant du scénario de son livre.

Comme le fait savoir le Huffington Post, il s’avère que des épreuves similaires, bien que moins extrêmes, existent bien dans la réalité. « Pour juger du sang froid des candidats ou pour tester leur résistance au stress, certaines entreprises n’hésitent pas à proposer des entretiens qui sortent de l’ordinaire ? [Cela va] du simple challenge, au match sportif, en passant par des mises en scène, voire même par de la manipulation psychologique », décrit au journal Marie Mure-Ravaud, experte carrière chez Glassdoor avant de préciser : « les mises en scène lors d’entretiens d’embauche restent de l’ordre de l’anecdotique et heureusement ».

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