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«Quotidien»: la psychanalyste Elisabeth Roudinesco choque en évoquant «une épidémie de transgenres»

L’intellectuelle a affirmé qu’il y avait « beaucoup trop » de personnes transgenres. Des militants LGBT demandent à ce que le gouvernement français réagisse à ces propos.

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Ce mercredi soir, Yann Barthès accueillait sur son plateau l’écrivaine, psychanalyste et historienne Élisabeth Roudinesco. Elle y présentait son « essai sur les dérives identitaires », « Soi-même comme un roi ». Mais un passage de l’interview a particulièrement frappé les téléspectateurs. Car selon l’intellectuelle, il y aurait « une épidémie de transgenres » aujourd’hui, ce dont elle s’indigne. Une opinion qu’elle défend tambour battant, sans craindre de provoquer la polémique.

Des propos transphobes ?

Élisabeth Roudinesco commence en affirmant qu’il n’existe pas de « troisième sexe ». Et si elle dit qu’il « ne faut pas discriminer » les personnes ici concernées, elle « trouve » qu’il y a « beaucoup trop » de transgenres.

Yann Barthès, surpris par cette déclaration, lui demande alors de préciser ce qu’elle veut dire. « Il y a des gens qui se sentent dans une identité qui n’est pas la leur depuis leur enfance, cela existe et cela s’est appelé le transexualisme, et aujourd’hui on parle de transgenre », répond d’abord Élisabeth Roudinesco. « Quand un enfant de 8 ans dit qu’il est de l’autre sexe, en quoi il est habilité ? », dit-elle. « On peut lui dire ‘peut-être mais tu as une anatomie, alors tu verras plus tard si tu as envie de changer de sexe’ ».

Plusieurs militants LGBT ont depuis accusé l’intellectuelle de « transphobie » et appelé les ministres chargées de l’Egalité entre les hommes et les femmes de s’exprimer sur cette polémique.

Un sujet controversé, même pour les pédopsychiatres

Élisabeth Roudinesco est accoutumée des prises de position sur les sujets de société. Ancienne membre du parti communiste, elle est favorable à l’adoption dans les couples homosexuels, s’oppose à la discrimination positive et au port du voile à l’école ainsi qu’à l’antispécisme.

En 2019, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décidé de retirer la transidentité de la liste des « troubles mentaux ». Mais le sujet reste très controversé, y compris parmi les pédopsychiatres. En octobre dernier, l’un d’entre eux, Christian Flavigny avait réagi auprès du Figaro après le passage d’un enfant transgenre de 8 ans sur le plateau de « Quotidien ». Il affirmait alors qu’à cet âge-là, les jeunes seraient surtout prêts à tout pour plaire au regard des parents, y compris à propos de l’identification de leur sexe.

Une position contredite par le psychanalyste Jean-Pierre Lebrun. « On ne sait pas à quoi est due la dysphorie de genre mais on sait à quoi elle n’est pas due. Ce n’est pas un souhait des parents - du papa ou de la maman - d’avoir un enfant d’un autre sexe. […] On sait que ça n’a pas d’incidence… », dit-il à La Libre. Jean-Pierre Lebrun critique cela dit à son tour le pédopsychiatre d’un documentaire d’Arte sur un enfant transgenre, « Petite fille », qui aurait un regard pas assez critique sur la famille dont il parle. Preuve de la sensibilité de la question des transgenres au sein du corps de métier.

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