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Coronavirus : le «coup de gueule» d’un infirmier de Charleroi qui alerte sur le calvaire des patients

Giordano Bellaccomo, infirmier spécialisé en pédiatrie et terminant une spécialisation en soins intensifs et aide médicale urgente, dans la région de Charleroi, a fait un appel sur Facebook relayé par des milliers de personnes. Il rend compte du traitement difficile des personnes contaminées et dénonce l’inconscience d’autres qui ne se protègent pas du virus.

Temps de lecture: 3 min

C’est un message long et poignant qu’a délivré cet infirmier carolorégien du nom de Giordano Bellaccomo. Etant en charge de l’aide aux personnes infectées par le coronavirus, il a pu voir comment celles-ci étaient traitées par les services en charge de leur transport à l’hôpital. Il parle notamment d’un cas qui l’a particulièrement choqué puisque ce transfert s’est révélé être un parcours du combattant. Giordano Bellaccomo rend compte avec émotion sur Facebook de la scène en décrivant le désespoir des patients.

« Arrêtez d'être égoïste et inconscient »

Cet infirmier raconte d’abord qu’il a été amené ce samedi 14 mars à aider la seule entreprise privée belge capable d’assurer le transport de cas de coronavirus jusqu’à l’hôpital. Ensuite, le calvaire commence pour la prise en charge d’un patient : « Cette mission a durée plus de cinq heures. Oui, cinq heures, car il faut compter la route de notre base jusqu'à l'hôpital […],le repérage des lieux […], l'habillage dans des combinaisons spécifiques […], la prise en charge du patient de sa chambre jusque dans l'ambulance, le transfert du premier hôpital vers celui de destination, jusqu’à sa prise en charge par des équipes spécialisés ou les équipes médico-infirmières sur place. Mais ce n'est pas fini ! Une fois la prise en charge terminée, nous ne nous arrêtons pas là. Il faut désinfecter tout le véhicule avant de pouvoir se déshabiller de toutes ces précautions prises et de les éliminer de manière à ne rien contaminer. Pourquoi autant de précautions ? Car nous travaillons dans un environnement clos, sans aération. Dans lequel nous sommes exposés encore plus à la contagion ».

Evidemment, une telle épreuve ne laisse pas les patients de marbre. Le traumatisme de ce transport laborieux s’ajoute au désespoir lié à la gravité de la maladie. « Lors de ma prise en charge, j'ai vu le regard perdu d'un père, les yeux rouges et le visage remplis de larmes. Un visage effrayé par la situation et également par l'avenir. J'ai vu une mère enceinte, rester forte alors qu'elle aurait dû être au repos. Elle était forte pour sa famille et son mari », raconte-il.

Le reste de son message est dédié à ceux qui continuent leurs vies sans faire attention à éviter la propagation du virus. « Hier, j'ai vu des débiles, des jeunes comme des vieux, se ruer dans les bars, les soirées, les restaurants et tous ces lieux de rassemblement pour fêter le "Lockdown" ou encore profiter de ce dernier jour avant la confinement […]. J'ai vu des gens non informés, des gens débiles encore une fois se ruer sur les denrées alimentaires alors que notre pays ne manque pas de stock et de ressources ! Mais où est votre bon sens ? Les scientifiques et les politiques ont pris des décisions pour nous protéger, pour diminuer la propagation de ce virus qui se propage à une vitesse incroyable et qui peut tuer […]. Arrêtez d'être égoïstes et inconscients ! Soyez solidaires pour que notre belle Belgique n'endure pas autant que les autres pays ».

A peine 19 heures après sa publication, le message a reçu plus de 10.000 likes, des milliers de messages de soutien et plus de 25.000 partages.

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