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Sexe et sport, les meilleurs alliés

Pratiquer régulièrement un sport améliore la vie érotique, porte le désir et diminue l’apparition de dysfonctions sexuelles.

Journaliste Temps de lecture: 7 min

On court en ces temps de confinement ! On fait son jogging (en respectant les distances sociales) dans le parc tout proche ou on fait ses séances tonifiantes de gym dans son salon. Et on s’en félicite ! Pratiquer une activité sportive est excellent pour la santé comme pour le moral ! On note au passage qu’il améliore l’immunité, ce qui n’est pas à négliger vu la pandémie. Et puis on fait de l’exercice physique car il soutient et dynamise la vie intime en agissant à maints niveaux tant psys que physiques.

Une meilleure confiance en soi

C’est que le sport sculpte le corps, améliorant du même coup la confiance en soi et dieu sait si une représentation négative de son apparence fragilise l’estime de soi et rend le plaisir plus difficile à atteindre. En plein ébat, au lit ou ailleurs, on pense à ses formes plutôt qu’à ses sensations. On s’inquiète du regard (critique) de l’autre plutôt que d’être dans la rencontre et le ressenti sensuel. La récente étude australienne menée auprès de quelque 7.000 femmes (article ci-dessous « Sexe : le désarroi des femmes ») vient de confirmer combien elles sont nombreuses – 50 % – à être mal dans leur vie sexuelle notamment à cause de leur mauvaise image corporelle. Avoir confiance en soi physiquement aidera à vivre mieux le rapport sexuel comme il aidera les célibataires qui craindront moins les nouvelles rencontres.

Un moral plus fort

L’activité physique endurcit aussi le mental. Se fixer des séances sportives, conséquentes et régulières, comme par exemple un jogging quotidien, demande un effort et relève du défi. Mais quand il est relevé, la satisfaction psychique est au rendez-vous qui donne confiance en soi et peut aider à être mieux avec les autres. C’est le psychologue du sport, Philippe Godin, professeur à l’UCL qui explique à un magazine français : « Sur le plan psychologique, cet état de bien-être nous rend plus entreprenants, joue sur l’assurance et la confiance en notre capacité à séduire. » Et même au sein du couple, rien de tel que d’avoir confiance en soi : « Le conjoint trouve que l’autre est plus séduisant et sent qu’il est mieux dans son corps, ce qui contribuera ensuite au plaisir des deux partenaires, » précise encore le psychologue belge.

Une libido plus active

Mais le sport ne fait pas qu’améliorer l’image physique ou la confiance en soi, il porte aussi le désir et le plaisir. Bouger permet d’évacuer les tensions professionnelles, familiales ou amoureuses, de relativiser les soucis et d’être plus disponible pour la rencontre et l’intimité. Les sports d’endurance, en particulier le jogging, le vélo, la natation, les activités en salle, du type cardio-training, (elliptique, rameur, tapis de course…) les entraînements de foot augmentent la production d’endorphines jusqu’à dix fois la quantité normale. Les endorphines sont, on le rappelle, ces substances secrétées par certaines cellules du système nerveux central qui ont des propriétés analgésiques semblables à celles de la morphine. Les endorphines procurent des sensations de bien-être quand ce n’est pas d’euphorie. Ce n’est pour rien qu’elles ont été surnommées les hormones du bonheur. On note que lors de l’orgasme, notre corps produit également des endorphines.

Un cocktail d’hormones

Lors d’une activité sportive, le corps produit encore de la dopamine qui atténue la sensation de fatigue, comme de l’adrénaline et de la testostérone, cette hormone sécrétée par les testicules chez l’homme et par les ovaires et les glandes surrénales chez la femme. La production de testostérone augmentée par la pratique régulière du sport intéressera les hommes mûrs car dès 40 ans, celle-ci commence à baisser : une diminution douce au départ qui s’accélère par la suite. Côté masculin encore, le sport améliore la sacro-sainte performance auquel tant d’hommes sont soumis. La qualité de l’érection est en effet améliorée par la pratique sportive. Côté féminin, il facilite l’excitation et la jouissance. Rien de moins !

Des bienfaits confirmés dans des publications

Maintes enquêtes et études scientifiques confirment ces avantages. On en cite quelques-unes. L’enquête du coach sportif FizzUp d’abord. Elle n’est pas conduite par des scientifiques mais reste intéressante. Menée en 2017 auprès de 1547 utilisateurs et 1705 utilisatrices, elle montre que tous sexes confondus, les répondants (82 %) disent se sentir plus attirants donc plus confiants en eux grâce à leurs entraînements. Les femmes (50 %) disent avoir davantage envie de faire des galipettes et confient encore être (60 %) plus audacieuses au lit. Quant aux hommes, ils (71 %) affirment être plus endurants. Ils tiendraient ainsi plus longtemps (plus de 15 %) pendant le coït.

Moins de problèmes d’érection

Comme travaux scientifiques, on cite d’abord l’étude (1) publiée en août 2019 dans la revue Journal of sexual medicine. Elle montre que le sport peut combattre les dysfonctions sexuelles chez les hommes comme les femmes. Menée auprès d’un large échantillon, pas moins de 3 906 hommes et 2 264 femmes (âge moyen de 41 à 45 ans pour les premiers et de 31 à 35 ans pour les secondes), elle établit que plus les personnes font régulièrement de l’exercice – attention on n’est pas dans les performances athlétiques – moins il y a des dysfonctions sexuelles, de difficultés érectiles chez les hommes et de problèmes d’excitation et d’orgasme chez les femmes.

Une autre étude (2) de 2018 confirme la relation positive entre la forme physique et la santé sexuelle. Menée auprès de 133 personnes âgées de 18 à 50 ans, elle s’est intéressée à leur condition physique (image corporelle, endurance cardiovasculaire, force musculaire et endurance musculaire) comme à leur estime de soi et leur fonctionnement sexuel (fantasme, désir, excitation, orgasme, expérience et comportement sexuels). En croisant les informations liées à ces différentes dimensions, elle confirme combien elles s’influencent les unes les autres et que la forme physique conditionnait l’estime de soi comme le comportement sexuel et même la production de fantasmes. Chez les femmes, l’étude montre que l’excitation est prédite par l’endurance cardiovasculaire et que le désir et l’orgasme sont liés au concept de soi.

Au moins trente minutes

Les bienfaits du sport sur la sexualité sont aujourd’hui des évidences que nulle étude ne conteste. On saute dès lors dans ses baskets pour faire régulièrement un sport d’endurance : il est conseillé de le pratiquer au moins deux-trois fois par semaine pendant minimum une trentaine de minutes. Pour les femmes qui ont choisi de courir, il convient de faire travailler en parallèle le périnée car il est fragilisé par les chocs répétés du jogging.

Gare aux excès

Mais attention, on ne tombe pas dans l’excès. Comme l'a montré l’étude « Sport et sexualité masculine » parue en 2017 (3), si une activité physique régulière est fondamentale pour contrer l’apparition de la dysfonction érectile, le sport de compétition peut entraîner des dommages et des dysfonctionnements sexuels, transitoires ou permanentes qui vont des douleurs génitales à l’hypogonadisme en passant par des problèmes d’érection ou de libido.

Hormis cette restriction, faire une activité sportive reste un conseil sexo valable pour tous, pour ceux qui sont en forme et se soucient de leur vie sexuelle comme pour les personnes qui se sentent trop fortes. Sans doute plus que les autres, les personnes en surpoids doivent bouger pour être épanouies dans leur intimité. Selon l’étude « Obésité et qualité sexuelle de vie » (4) de 2006, les liens sont évidents entre l’obésité et les dysfonctions sexuelles. Les hommes ayant un indice de masse corporelle (IMC) élevé présentent un risque 30 % plus élevé de dysfonction érectile que ceux ayant un IMC sain. La moitié des hommes obèses signalent des difficultés avec leurs performances sexuelles, tandis que plus de 40 % reconnaissent des problèmes de désir sexuel. De même, 40 % des femmes obèses disent ne pas aimer l’activité sexuelle. Une autre étude plus focalisée sur les femmes, (5) établit elle aussi une association entre la masse corporelle, une image corporelle négative et l’évitement des situations sexuelles.

Tous à nos baskets !

(1) Exercise Improves Self-Reported Sexual Function Among Physically Active Adults. Article de Kirkpatrick B. Fergus, Thomas W. Gaither, Nima Baradaran, David V. Glidden, Andrew J. Cohen, Benjamin N. Breyer. Publié dans Journal of sexual medicine en août 2019 (2) An investigation of the relationship between physical fitness, self-concept, and sexual functioning. Article de Jiannine LM. Publié dans J Educ Health Promot en mai 2018. (3) Sport and male sexuality. Etude de P. Sgrò, L. Di Luigi. Publié dans J Endocrinol Invest. en septembre 2017. (4) Kolotkin RL, Binks M, Crosby RD, Østbye T, Gress RE, Adams TD, et al. Obesity and sexual quality of life. Publié dans Obesity en 2006. (5) The relationships among body image, body mass index, exercise and sexual functioning in heterosexual women. Article de Weaver AD, Byers SE. Publié dans Psychol Women Q. 2006

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