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Comme «gifler la France», la presse française réagit à l’agression contre Emmanuel Macron

Le président français a été giflé hier lors de son passage dans la Drôme à la sortie d’un lycée. Le geste fort et fait réagir. Revue de presse.

Temps de lecture: 3 min

« Intolérable », « spirale délétère », « gifler la France » peut-on lire ce matin dans les éditos des journaux français. La presse s’emporte contre l’agression vécue par le président Emmanuel Macron.

Les quelques phrases de l’édito de Christophe Hérigault dans La nouvelle République du Centre-Ouest, résument bien ce qu’il se passe en France depuis hier après-midi : « Offense insupportable, intolérable, bien moins anecdotique qu’il n’y paraît, car illustration d’une violence sous-jacente qui mine la vie quotidienne, pollue nombre de débats, et parfois même les discours de certains représentants de partis ». Il n’est pas le seul à s’indigner et Florence Chédotal, écrit dans les journaux du groupe Centre France : « N’est-elle pas que le prolongement de tout ce qui abîme la République depuis des mois sans rencontrer de grandes résistances ? » et ajoute : « La violence, l’outrance, l’insulte ne sont certes pas des inventions modernes, mais jamais on ne leur a si bien tenu le crachoir ».

Dans la Voix du Nord, Patrick Jankielewicz écrit : « Gifler le président, c’est gifler la France. C’est nous gifler tous » et parle d’« une étape de plus dans la lente désagrégation de la maison France ».

La Voix du Nord
La Voix du Nord

Dans le Midi Libre, la question se pose sur « l’état de la société » et Éric Marty écrit : « La violence, l’énervement après des mois de restrictions. Les errements surtout d’individus lassés par la confrontation politique. Et qui, sous prétexte de vouloir des actes, en viennent à faire n’importe quoi, confits dans des certitudes d’entre soi ».

Appel à relativiser

Alors que la presse cherche les mots pour expliquer le geste, le président de République invite à relativiser et parle de fait isolés. Il est d’ailleurs rapidement passé à autre chose. Il a d’ailleurs forcé son service de sécurité pour continuer à serrer les mains des personnes présentes pour le saluer. Il n’empêche que le geste laisse une trace dans les esprits. Mickaël Tassart dans le Courrier Picard parle : « des complotistes aux survivalistes en passant par un tas de groupuscules aux intentions nébuleuses, les appels à la violence se banalisent dangereusement ».

Pour Isabelle Bollène dans l’Alsace, il est l’heure d’une remise en question : « Il est grand temps qu’élus, intellectuels, mais aussi simples citoyens reprennent la parole, renouent le dialogue et travaillent de concert pour repenser le monde de demain. Faute de quoi notre démocratie n’aura pas fini de tanguer dangereusement… ».

Stéphane Bugat dans le Télégramme s’inquiète de voir les réseaux sociaux et les chaînes d’information se comporter en « monstres voraces » à alimenter en permanence. « La conséquence, c’est que tout est urgent mais plus rien n’a d’importance. La rareté et la hauteur de vue ne sont plus de circonstance. Une gifle est aussi commentée qu’une déclaration de guerre ».

Le geste est injustifiable pour de nombreux journaux comme le sous-entend Maud Vergnol dans l’Humanité : « Le climat des derniers jours (…) marque un basculement très inquiétant pour notre démocratie » ou bien Sébastion Lacroix dans l’Union : « Le symbole est odieux. Emmanuel Macron, quelle que soit la détestation que certains peuvent nourrir à son endroit, est le président de la République. Cette gifle, c’est la République qui la prend. Injustifiable ».

L’Humanité
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Le dauphiné
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Le Parisien
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La Dépêche
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