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«Nicolas Canteloup et Europe 1, c’est fini»: encore un départ chez Europe 1

Avec le départ de l’humoriste Nicolas Canteloup, remercié après 16 ans d’antenne, Europe 1 se sépare d’une énième voix emblématique qui avait égratigné sur les ondes le nouvel actionnaire principal de la radio, l’homme d’affaires Vincent Bolloré.

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«  Nicolas Canteloup et Europe 1, c’est fini », a annoncé jeudi sur Twitter le producteur de l’imitateur, Jean-Marc Dumontet.

«  Nous ne savions pas le 2 juillet dernier que nous accomplirions notre dernière ‘revue de presque’ sur Europe 1 », précise son équipe dans un texte relayé sur le même réseau.

«  Nous quitterons donc Europe 1, notre maison où nous avons été tellement libres et heureux », indique l’équipe de « La revue de presque », la chronique de Canteloup. «  Pendant 16 ans (16 ans !) nous aurons éprouvé le privilège d’emprunter des voix de traverse dans un média d’information de premier plan ».

«  Les auditeurs vont nous manquer. Toutes les équipes avec lesquelles nous avons tant partagé vont nous manquer. Nous détesterions qu’Europe 1 manque à son histoire », conclut le texte, en référence au rapprochement prévu de la radio avec la chaîne d’information en continu CNews. Les deux medias partagent le même actionnaire principal, Vincent Bolloré.

Contactée par l’AFP, la direction d’Europe 1 a confirmé, sans apporter de commentaire, le départ de Canteloup qui officiait le matin vers 08H45.

L’avenir de Nicolas Canteloup au sein de la station était l’objet de spéculations depuis la grève historique de cinq jours en juin, grève motivée par la mise à pied d’un reporter et par la crainte d’une transformation de la radio en « média d’opinion » au gré des rapprochements avec la chaîne d’information du groupe Canal+.

Sans cesser le travail, l’imitateur, vitrine de la radio, avait apporté son soutien au mouvement lors de chroniques caustiques. Il avait également moqué Eric Zemmour, tête d’affiche de CNews. Pour la dernière de la saison, il avait rebaptisé Europe 1 en « CNews Radio » et raillé «  le grand capitaine breton » Bolloré.

Des départs en cascade

Vincent Bolloré «  n’aime pas du tout » l’humour au sujet de sa personne ou des entités de son groupe, relevait récemment auprès de l’AFP une voix tout juste débarquée de la radio. En témoigne le licenciement fin novembre de l’humoriste Sébastien Thoen, débarqué de Canal+ pour avoir parodié dans un sketch l’émission animée par Pascal Praud sur CNews (dont la maison-mère Canal+ est détenue par Vivendi, contrôlé par Bolloré).

Le milliardaire occupe une position de force au sein du groupe Lagardère qui détient Europe 1. Arnaud Lagardère a perdu le contrôle absolu du groupe hérité de son père à la faveur d’une transformation juridique, fin juin.

Outre une forte droitisation de la ligne d’Europe 1, les salariés redoutent les méthodes de management de Vincent Bolloré. Le départ de Sébastien Thoen de Canal+ a été suivi d’un grand ménage au sein du service des sports de la chaîne cryptée.

Chez Europe 1 aussi, les départs se sont succédé ces dernières semaines : Patrick Cohen, Pascale Clark, Anne Roumanoff, Bertrand Chameroy, Matthieu Belliard, Emilie Mazoyer, Wendy Bouchard etc.

Depuis plusieurs années, les audiences de celle qui fut l’une des premières radios de France s’effritent et n’affichent plus que 4,3 % d’audience cumulée, selon les derniers chiffres de Médiamétrie (contre 11,3 % pour France Inter et 10 % pour RTL, les deux autres grandes radios généralistes).

À la rentrée, Dimitri Pavlenko, transfuge de Radio Classique et coéquipier d’Eric Zemmour dans « Face à l’info » sur CNews, sera aux commandes de la matinale. Sonia Mabrouk reprendra « Le Grand Rendez-vous » politique du dimanche à la place de Michaël Darmon.

Le Parisien a également évoqué les arrivées de journalistes de CNews, Romain Desarbres et Thomas Lequertier, aux côtés des transfuges de Canal+ Laurie Cholewa et Mouloud Achour.

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