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Amanaci, le jaguar brûlé au troisième degré devenu symbole des brasiers brésiliens (vidéo)

Le félin a été sauvé après s’être réfugié dans un poulailler. Gravement blessé, ayant même perdu l’usage de ses griffes, il illustre selon ses sauveurs les conséquences néfastes de la politique du président brésilien.

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Normalement, le Pantanal est un havre de paix et de biodiversité. Non loin de la frontière bolivienne, cette écorégion brésilienne a néanmoins elle aussi été touchée par les grands incendies qui ont frappé l’Amazonie cette année. Au milieu des flammes, un jaguar dénommé Amanaci (du nom de la déesse locale de la pluie) a été pris au piège. Il s’en est sorti in extremis en s’abritant dans un poulailler de Poconé, dans l'Etat du Mato Grosso. Une décision qui lui a permis d’en sortir vivant mais ses blessures sont tellement graves qu’il risque de ne jamais revenir à la vie sauvage.

Des blessures aux lourdes conséquences

Il a deux mois, Amanaci a été emmené par hélicoptère jusqu’à l’ONG de protection des félins de l’Institut Nex, à un millier de kilomètres de là. Ses pattes étaient brûlées au troisième degré et un traitement à base de cellules souches a dû être utilisé pour reconstituer les tissus carbonisés. « Le cas d'Amanaci nous a beaucoup touchés, ses blessures étaient horribles, les os étaient exposés », confie à l'AFP Cristina Gianni, fondatrice de l'institut.

Encore plus grave : Amanaci a perdu les tendons qui lui permettaient d’utiliser ses griffes. Et malheureusement, rien ne peut être fait pour les lui rendre. Un dommage irréparable qui a de grandes conséquences puisqu’il lui serait presque impossible de grimper aux arbres ou de chasser. « Elle risque fort de devoir rester en captivité », déplore le vétérinaire.

Amanaci, avec ses pattes désormais bandées, n’est toutefois que l’un des 23 félins blessés accueillis par le centre. Mais la gravité de ses blessures en fait le symbole des terribles incendies qui ont ravagé l’Amazonie et des animaux qui y ont succombé. Près de 23% du Pantanal sont partis en fumée cette année, renforçant la grogne contre le président d’extrême-droite Jair Bolsonaro qui nie l’importance et la gravité du phénomène. Il est aussi accusé d’avoir volontairement démantelé les agences publiques censées lutter contre les incendies criminels destinés à étendre les terrains agricoles.

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